" Papa... Ca va... mieux... Ne t'in... ... quiètes pas. "

Il poussa un de ces grognements affirmatifs qui lui étaient propres.

" Je... Je t'aime. "

Là, Indy ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Il savait que ces deux mots allaient finir par faire leur apparition dans cette situation, il se demandait juste quand.

"Moi aussi, fiston..." Murmura-t-il, presque inaudible, en caressant la joue de son fils.

Il l'entendit rire en sentant ses spasmes dûs à ses sanglots.

" Est... ce qu'on... peut mourir déshydraté... parce qu'on pleure de trop ? "

Il fronça les sourcils et recula sa tête pour le regarder, se demandant s'il était sérieux. Puis, il éclata de rire en le serrant à nouveau contre lui.

"Bien sûr que non..." Répondit-il en riant. Il baissa la tête vers son fils qui le regardait, peinant à s'arrêter de rire. Toutes les larmes qu'il n'avait pas pleurées pendant leur étreinte s'évacuaient par ce fou-rire. Il hocha la tête en riant légèrement. "Tu te poses de drôles de questions..."

Indy le prit par l'épaule et se sépara de lui. Il lui tapota la joue d'un geste tendre et chassa une larme de son pouce. Son regard tomba sur le tee shirt ensanglanté. Il ne put retenir un petit soupir.

"Eh bah, il vaut mieux qu'on fasse disparaître ce tee-shirt. Ta mère va penser que t'as tué quelqu'un..." Son sourire se fit malicieux, complice. Étrangement le fait de cacher des choses à Marion le faisait se sentir proche de son fils. Il rit à cette pensée qui était d'une absurdité sans bornes.

[HJ : J'ai fait un édit, hier, j'étais vachement pas réveillé ! xDDD]

Mutt vit son père rire à sa question. Il restait perplexe à ce qu'il venait de dire. En même temps, qui ne l'aurait pas été. Même lui se surprenait. Mais bon, il avait toujours le don de raconter n'importe quoi au moment le plus imprévu. Il leva les yeux vers son père, qui le tenait contre lui. Il n'osait pas bouger... Ou plutôt ne bougeait pas parce qu'il n'en avait pas vraiment envie. Et lui répondit 

" Toujours... Fais pas gaffe... C'est une de mes spécialités ! Toujours faire ou dire le mauvais truc au mauvais moment. Un peu comme se recoiffer lorsqu'on vient de s'essuyer une attaque par des autochtones fous au milieu d'un cimetière au Pérou... "

Petit souvenir en commun, qui ne fit que réchauffer le cœur du garçon. Le père se recula du garçon en le prenant par l'épaule et essuya une de ses larmes. Mutt gardait un sourire large et vraiment heureux. Il soupira longuement pour faire partir les derniers soubresauts dut à sa crise de larmes. Le regard de son père se fixa sur son T-Shirt. Mutt baissa la tête en faisant pareil. Il l'attrapa par le bas et tira dessus comme pour bien voir l'étendu des dégats. Bon, il était un peu fichu là... Et pas rien qu'un peu. Son père lui dit alors quelque chose, il le fit rire de nouveau. 

" Ouais, mais je ne suis pas un psychopathe moi ! Mais c'est vrai qu'avec la tête que je dois avoir là, je dois plutôt ressembler à un mort vivant. " 

Il passa alors une main sur ses cheveux dans un geste inquiet, et dans un ultime réflexe, sortit son peigne pour se recoiffer... Il remarqua alors son geste en route. Il s'arrêta, une lueur de complicité brilla dans son regard, alors qu'un légère courbe sur le coin de sa bouche se dessina sur son visage. Il finit par ranger son peigne et ajouta 

" Ouais... Irrécupérable... Bon, le T-Shirt ! "

Il le retira alors et le mit devant lui. En effet, on pourrait croire qu'il venait d'égorger quelqu'un. Il le déposa dans les mains de son père et monta rapidement à l'étage pour aller s'en chercher un nouveau. Il alla dans sa chambre, attrapa un T-Shirt bleu marine propre et se l'enfila rapidement. Il voulut descendre les escaliers en trombe mais avait oublié qu'il avait mal enfilé ses chaussures. Il perdit l'équilibre et finit de descendre les escaliers sur les fesses dans un BONG BONG BONG BONG pour chaque marche descendue. Mutt se releva tout en se frottant les fesses dans une grimace, mais n'ajouta rien de ce qu'il venait de se passer dans les escaliers face à son père. Venait-il seulement de le remarquer ? On pouvait voir dans son comportement quelque nette ressemblance avec son grand père, qui passait son temps à faire des gags comme celà, sans vraiment s'en rendre compte des fois. Il montra le T-Shirt du doigt et dit alors tout en le reprenant 

" On en fait quoi d'ca ? "

Il eut un faible sourire, il ajouta alors que son ventre se mit à gronder, parce qu'il avait faim.

" Bon, je crois que j'ai faim. Grand père m'a apprit à faire des crêpes la dernière fois... Je sais que t'as du travail... Enfin... S'tu veux, j'peux essayer d'en faire. Ca n'avait pas l'air trop compliqué. Et puis ca peut faire un goûter rapido avant que maman ne rentre... Et comme ca, on reprendra des forces avant l'ultime bataille "

Il finit sa phrase tout en posant une main sur son épaule du genre 

"On va s'en sortir"

L'ultime bataille ? C'était contre sa mère bien sûr ! Il faut aussi savoir que Mutt n'a fait que regarder comment son grand père faisait et n'a pas du tout participé à la manœuvre. Mais ca... Indy ne le sait pas. xD[/list]

Lorsque son fils sortit le peigne, Indy ne put s'empêcher de hocher la tête en prenant son air désespéré.

*Il peut pas s'en empêcher... C'est fou, j'étais pas comme ça à son age, c'est à peine si je me regardais dans une glace pour me raser. A y réfléchir... C'est à peine si je me rasais. C'est d'ailleurs toujours le cas...*

Il passa sa main sur son menton râpeux pour vérifier ses pensées. Il se demanda à quoi il devait ressembler en classe... Puisqu'il faisait l'effort de porter sa chemise fermée jusqu'en haut (ce qui l'insupportait au plus haut point) et sa cravate nouée correctement, mais ses cheveux qui restaient hirsutes à tout moment et sa barbe de plusieurs jours devaient faire un contraste détonnant.

*Bah, je vais pas me raser tous les jours non plus... Et puis, c'est sûrement de son age, au gamin. Pas du mien.*

Mutt lui mit le tee shirt ensanglanté dans les mains avant de monter à l'étage. Indy observa le tissus souillé un moment, perdu dans ses pensées. *Comment un nez peut saigner autant?*

Soudain, il entendit une succession de bruits qui lui fit comprendre que le gamin était tombé dans les escaliers. Il sortit de la cuisine. Le petit était déjà debout, et à le voir, on aurait dit qu'il ne s'était rien passé.

" On en fait quoi d'ca ? "

Indy leva un sourcil. Pourtant, il n'avait pas rêvé...

Ensuite, son fils lui parla de crêpes, il ne put s'empêcher de saliver à cette idée. Il était vrai qu'il n'avait pas eu le temps de manger ce midi à cause de ses corrections de copies et que la faim commençait à se faire ressentir. Et une simple bière ne remplissait pas un estomac.

" Et comme ca, on reprendra des forces avant l'ultime bataille !"

Indiana fit une grimace à la mention de cet évènement qui se présentait comme assez déplaisant.

"Ouais, bonne idée. Il doit rester des œufs dans le frigo. Tu veux que je t'aide ou tu vas t'en sortir?" Dit-il en dénouant sa cravate d'un geste brusque, comme si le fait d'avoir pensé à son apparence tout à l'heure et surtout à l'élément "cravate bien nouée" lui donnait des peurs de strangulation. *Au moins comme ça, Marion devra trouver un autre moyen de me tuer tout à l'heure...* Il eut un faible sourire en lançant sa cravate à travers la pièce et qui alla ricocher contre le mur avant de tomber pile sur le porte-manteaux. Ça n'était pas voulu à la base, mais le résultat était là. Ce genre de lancers lui donnait une satisfaction personnelle, peut être pour se prouver qu'il était encore dans une bonne condition physique. Il tourna la tête vers son fils et lui adressa un sourire, l'air de dire "Tu as vu? Je l'ai fait exprès."

" C'est vrai que la dernière fois que j'ai tenté, j'ai faillit mettre le feu à la... Enfin... "

*Très rassurant...*

Il sourit après l'épisode du tir net et précis.

" C'est cool ca ! Faudra que tu m'apprennes à le faire ! Même si je ne porte pas de cravates et que j'ai horreur de ca. "

"Bah, ça s'apprend pas... Tu sais ce qu'on dit. Du travail, du travail, du travail. En dehors de corriger les copies et décourager les étudiants qui prennent rendez-vous, y a pas grand chose à faire dans un bureau. C'est de l'entrainement, c'est tout." Répondit-il d'un air faussement modeste.

Il le suivit dans la cuisine et le vit littéralement éclater un oeuf contre le rebord du saladier. Il resta coït quelques secondes avant de hocher la tête d'un air assuré.

" C'était juste pour tester la résistance de l'oeuf... ... "

"En fait, je crois qu'on va faire mieux. J'vais m'occuper des oeufs, occupe-toi de la farine." Dit-il en resserrant le bandage improvisé de sa main.

Il s'approcha du saladier et re-remonta ses manches avant de casser le premier œuf d'un geste digne d'un professionnel.

"Comment ça se présente pour la farine?" Lança-t-il, concentré sur sa tâche afin de ne pas mettre de coquilles dans le saladier.

Il ne s'y attendait pas. Même, pas du tout. Comme il avait un œuf encore entier dans la main, prêt à le casser sur le rebord du saladier, lorsqu'il reçut la farine sur le visage, ses réflexes étaient bien là. Et il s'écrasa l'œuf sur la tempe en voulant protéger sa tête.

Le liquide jaunâtre dégoulina de sa tempe, imprégnant ses cheveux et sa barbe naissante en quelques secondes seulement, se mêlant à la farine dans une pâte immonde.

Il tourna graduellement la tête vers son fils hilare.

" C'était puéril, mais... pardon, c'était plus fort que moi... "

Alors, affichant sa tête des mauvais jours, il lui prit le paquet de farine des mains d'un geste brusque, ce qui souleva un nuage blanchâtre. Il semblait prêt à lui décocher un coup de poing, et d'un geste d'une rapidité étonnante et contre toute attente, il vida le paquet sur la tête de son fils, répandant toute la farine sur ses cheveux, ses épaules et le sol. Pour prévenir toute forme de représailles, il recula d'un pas et attrapa un œuf comme si c'était une arme mortelle, la brandissant d'un air menaçant, avant de sourire.

"T'as l'air fin, comme ça! Quoique je suppose que je suis pas mal non plus."

Il pouffa, puis éclata d'un rire franc en remarquant le petit monticule de farine sur le sommet du crâne de son fils. L'œuf continuait de dégouliner le long de sa tempe et il fit un mouvement digne d'un grand danseur lorsque la gelée visqueuse et froide fit son entrée dans son col mal fermé.

Des représailles, Mutt s'y attendait un peu mais peut être pas à ce point. Surtout quand son père lui vida le paquet entier de farine sur la tête. Ses épaules remontant, fermant les yeux et serrant les lèvres, dans un réflexe d'encaissage. Il ne respira plus un instant, puis d'un coup, expira par son nez, ce qui provoqua un nuage de farine devant son visage. D'un revers de bras, il essuya son visage rapidement et ouvrit les yeux vers son père qui brandissait un œuf comme une arme. Il se foutait royalement de lui... En même temps, il devait avoir l'air fin tous les deux comme ca. Le garçon se secoua la tête. Mauvaise idée, car toute la farine que son père lui avait vidé sur le haut du crâne, tomba dans son T-Shirt. Il se tourna vers son père, un sourire moqueur aux lèvres. Puis se reprit et dans un faux air rancunier, il se dirigea vers un placard, d'où il sortit une passoire qu'il se mit sur la tête. Pour prévenir de ses cheveux... ou alors parce que c'était encore qu'un gosse de 10 ans dans sa tête des fois ? Il attrapa un œuf dans une main et un plateau dans l'autre.

" La guerre est déclarée c'est ca ? "

Sans réfléchir et tout en riant, il balança son premier œuf vers son père avant d'attraper la briquette de lait et de faire pareil. Sans vraiment chercher à viser, c'était vraiment juste pour s'éclater... Et au diable de ce que sa mère pourrait bien lui dire. Pour une fois qu'il pouvait s'amuser comme ca avec son paternel ! Il finit par plonger sous la table de cuisine. Ca fusait dans tous les sens... Sucre, farine, lait, œufs... Alors que Mutt allait faire ses réserves dans le frigo, on sonna à la porte. Le garçon se figea alors qu'il attrapait un tube de mayonnaise, sur lequel et par la surprise, il appuya dessus, ce qui fit sauter son contenu en face de lui.

" Tu crois que c'est déjà maman ? "

Il fit de grands yeux et ajouta alors :

" ... Non, c'est idiot, elle ne sonnerait pas à la porte, vu qu'elle a les clefs. "

Les coups de sonnettes se firent plus pressants. Le garçon retira la passoire de sa tête pour la poser sur la table de cuisine.

" C'est bon, j'y vais. Un jeune c*n comme moi dans cet état, ca passerait mieux qu'un prof d'université quand même. "

Il lança un clin d'oeil à son père d'un air de dire qu'il n'allait pas en rester là au niveau de la bagarre...

Lorsqu'il le vit mettre une passoire sur la tête, il se dit que c'était du sérieux et se mit en position de garde, son œuf prêt à partir. Il ne remarqua que trop tard celui qui se dirigeait vers lui.

L'œuf fusa à travers la cuisine pour venir s'écraser sur le torse d'Indy dans un bruit horrible. Dans un mouvement agile, l'aventurier ouvrit une porte de placard et se cacha derrière, entendant un autre œuf s'y écraser.

*Damn, c'est qu'il vise bien, le gamin !*

La bataille fut sans merci, et les munitions d'Indy très réduites. Il lançait des poignées de sucre, et lorsque la briquette de lait explosa sur la porte du placard, il s'avéra que cette porte était une protection très sommaire. Il était détrempé. Un autre œuf s'écrasa à ses pieds et il dût passer aux fruits pour assurer sa survie.

*ça fait combien de temps qu'elles sont là, ces tomates?*

Le combat se poursuivit quelques instants sous les éclats de rire des deux partis, et au moment où Indy était prêt à capituler, la sonnette retentit.
Il leva instantanément la main pour demander un cessez-le-feu.

Il vit le jet de mayonnaise s'écraser mollement au sol.

" Tu crois que c'est déjà maman ? "

Indy évalua l'état de la cuisine et se demanda furtivement s'ils pourraient lui redonner forme humaine en quelques secondes. Il s'avéra que non, c'était inhumainement possible. Il en vint à souhaiter une intervention divine.

" ... Non, c'est idiot, elle ne sonnerait pas à la porte, vu qu'elle a les clefs. "

"Bien vu." Dit-il en pointant son fils d'un index qui dégoulinait de lait et de jus de tomate. Il pria silencieusement pour qu'il ait raison.

" C'est bon, j'y vais. Un jeune c*n comme moi dans cet état, ca passerait mieux qu'un prof d'université quand même. "

Il sourit. Un moment, il se demanda de quoi il avait l'air, et surtout de quoi il aurait l'air s'il faisait cours dans cet état.

"Je t'accorde une trêve. Le temps de voir s'il reste des œufs. J'ai pas dit mon dernier mot !"

Abner Ravenwood [Green color]

"Je t'accorde une trêve. Le temps de voir s'il reste des œufs. J'ai pas dit mon dernier mot !"

Mutt sourit alors. Lui non plus n'avait pas dit son dernier mot. Il se frotta un peu les habits couverts de tomate, de farine, de lait... de beaucoup de choses ! Se frotta le visage, alors que la sonnette continuait d'hurler. Mutt lança un : "C'est bon... C'est bon... Deux secondes, j'arrive ! " Il ouvrit alors la porte et le sourire qu'il avait sur le visage disparut. Il voulut alors refermer la porte sur la personne qu'il venait de voir, mais Abner Ravenwood avait déjà bloqué la porte avec le pied. Il poussa violemment la porte d'entrée, alors que le garçon devenu blanc comme un linge, recula de quelques pas. Le vieil homme attrapa Mutt par le bras assez violemment et dans un mouvement de bras, le fit se projeter dos à un mur. Mutt était pétrifié. Il avait toujours eut très peur de son grand père maternel... après ce qu'il lui avait fait subir quand il était petit... Il hurla alors dans les oreilles du gamin :

" C'est comme ca qu'on accueille son grand père... Tu es vraiment mal poli... "

Il le toisa alors, et vu son état...

" Ta mère va encore être contente... T'es vraiment qu'un pauvre raté, tout comme ton père... D'ailleurs je suis venu pour ca !!!! "

Dans la façon dont tenait le poignet, Abner le serra tout en le tournant. Mutt fit une grimace. Et ca recommençait. Il était tétanisé. Il aurait put lui retourner ou alors se défendre facilement face au grand père, qui était moins costaux que lui et plus vieux. Mais il se sentait de nouveau l'enfant qui subissait sans pouvoir rien faire.

" Je... Vous me faites mal... "

Il approcha son visage de celui de Mutt et lui lança :

" Je suis sûr que cette nouvelle union c'est de ta faute. Tu vas le regretter espèce de bâtard... Tu ne pourras pas aller te réfugier dans les jupes de ta petite maman cette fois... "

Il continuait à tordre légèrement le poignet de Mutt qui eut un petit gémissement, il avait presque un sourire satisfait aux lèvres. Il le gifla une fois sèchement.

Cette voix... Elle lui était vaguement familière, mais n'apportait pas que des bons souvenirs. Il essuya sommairement son visage dans un torchon encore immaculé avant de se diriger vers la sortie de la cuisine.

Quelque chose clochait.

" T'es vraiment qu'un pauvre raté, tout comme ton père... "

Évidemment. Il fallait bien que ce vieux fou refasse surface un jour...
Il resta quelques secondes dans l'encadrement de la porte et sentit la colère monter d'un coup lorsque le vieillard attrapa le poignet de son fils. Son poing gauche se serra sur le torchon enroulé, réveillant la douleur. Mais il n'y faisait pas attention. Il aurait pu avoir un bras coupé qu'il n'y ferait pas attention.

" Je suis sûr que cette nouvelle union c'est de ta faute. Tu vas le regretter espèce de bâtard... Tu ne pourras pas aller te réfugier dans les jupes de ta petite maman cette fois... "

Indy sursauta légèrement à la gifle.

*Comment ose-t-il... le... gifler...*

Il déglutit pour se contrôler et prit sa voix la plus glaciale, toujours sur le pas de la porte de la cuisine.

"Bonjour Abner. Je crois que mon fils vous a dit que vous lui faisiez mal. Il serait dans votre plus grand intérêt de le lâcher."

La menace plana dans l'air, implacable. Sa mâchoire était serrée, son poing aussi, tout son corps tendu jusqu'au dernier muscle. Mais il faisait preuve d'une grande maîtrise et n'en laissait rien paraître. Seuls ses yeux trahissaient son état de colère avancée.

" Indiana Jones ! Ca faisait longtemps... "

*Pas assez longtemps à mon goût.*

" Ho, vous savez, je disais ca pour ce garçon, parce que vous le connaissez, je pense qu'il faut tout de suite être ferme avec eux sinon ils risquent de vous bouffer... Ha ces jeunes ! "

Indy tourna la tête et regarda son fils se mettre derrière lui du coin de l'œil, puis il revint à Abner.

"Je n'en doute pas une seconde." Répondit-il dans un ton ironique au possible.

Lorsque le vieil homme s'approcha de lui, Indy ne cilla même pas. Il sentit Mutt attraper sa manche et prit une inspiration par le nez d'un air de dédain.

" Un peureux, quand il ne se cache pas dans les jupes de sa mère, c'est dans les basques de son père... Je ne sais pas de qui, il tient ca, en tout cas, ce n'est pas de notre famille ! "

"Certainement." Indiana avait sorti son ton spécial-grands-méchants, celui qu'il réservait à la raclure qui tentait de lui extorquer des informations ou simplement qui le menaçait en fin d'aventure. Ce même ton qui véhiculait parfaitement ses envies de meurtre.

" Je ne sais pas comment ma fille a put faire pour épouser un bouffon pareil ! Il n'empêche que je n'ai pas été prévenu de ce mariage... Je ne pense pas que ca soit normal, non ? "

"Quelle excellente idée. Laissez donc un numéro de téléphone, nous vous contacterons pour nos 10 ans de mariage." *En espérant que vous soyez mort d'ici là.*

Il le vit faire quelques pas dans le salon. Sans le lâcher des yeux, il adressa un petit signe rassurant de la main à son fils.

" La maison de Henry Jones ! "

Il prit une grande inspiration pour se calmer et croisa les bras.

"Ma maison. Et, vous savez à quel point j'ai horreur de vous décevoir, Abner..." Ses mots claquèrent dans l'air comme un coup de fouet, malgré son ton froid et calme. "...Mais vous n'y êtes pas le bienvenu. La sortie est par là." Dit-il en indiquant la porte d'un petit mouvement de la tête, ne daignant même pas décroiser les bras.

" C'est votre maison... Vous êtes marié à ma fille, c'est aussi la sienne donc j'ai le droit de rester si j'en ai envie. Pensez à ce que dira ma fille si vous me fichez à la porte comme un malpropre. "

"Peut être, mais pour le moment elle n'est pas là, et c'est bien mon nom qui figure sur les factures et le certificat de propriété. Ce qui fait de moi seul juge de qui a le droit ou non d'y mettre les pieds."

Bien évidemment, le vieil homme ignora cette remarque, et cela n'étonna même pas Indy. Après tout il s'y attendait.

Du coin de l'oeil, il remarqua le trouble de son fils. Et cela ne voulait rien dire de très bon... Ça ne fit que le mettre encore plus en colère.

*Et pourquoi il irait pas se le faire tout seul, son thé?*

" Malheureusement, c'est un Jones ! Et contre la tare du sang, on ne peut rien faire... "

Indy prit une profonde inspiration, expulsant l'air de ses poumons par son nez ce qui souleva le peu de farine de sa chemise qui n'y était pas fixée par quelque liquide plus ou moins identifiable.

Il croisa le regard de son fils. Et ce qu'il y vit ne fit qu'accroître encore sa colère. De la peur. Non, à ce stade, c'était de la terreur. Dieu seul savait ce que ce vieux fou lui avait fait endurer.

Et lorsqu'il lui envoya le thé à la figure, Indy grinça des dents. C'en était trop. Il s'avança d'un pas vif, posa sa main à plat sur le ventre de son fils et le fit reculer sans le regarder. Puis, il se pencha sur le vieillard, le saisit par le col et le fit se relever sans effort. Tout de même, il prit soin de ne pas l'étrangler, vérifiant si ses pieds touchaient encore le sol. Lorsqu'il en fut assuré, il lui adressa son regard le plus froid et dur. Son visage n'était qu'à quelques centimètres de celui de son vis-à-vis, et il peinait à se retenir de lui en coller une. Peut-être en souvenir de ces quelques années où il avait été son modèle, son mentor, son idole. La chute n'en fut que plus rude.

Son ton se fit encore plus monocorde, sans nuance, sans chaleur. Il parla du bout des lèvres, les dents serrées, la mâchoire légèrement en avant.

"Vous êtes ici chez moi. Pas chez vous. Ici, c'est moi qui commande, et c'est moi qui décide si je vous laisse entrer ou non, si vous avez le droit de fumer ou non, si je vous sers à boire ou non. Rediriger votre haine pour moi sur mon fils, c'est d'une bassesse terrible. Il n'y est pour rien, et je serai plus-que-ravi que vous me disiez mes quatre vérités en face. Je vous pensais au dessus de tout ça, vraiment. Mais comme on dit, nous ne sommes que des êtres humains." Il renifla d'un air dédaigneux. "Maintenant déguerpissez avant que j'appelle la police pour infraction de domicile."

Il le lâcha en le poussant un peu de façon à ce qu'il retombe assit sur le canapé, avant de tourner les talons pour aller s'assurer de l'état de son fils.

" Et moi... Je porterais plainte pour agression... Indiana, vous réagissez toujours au quart de tour, à ce que je vois... "

*Puisqu'il y a effraction en premier, je peux plaider la légitime défense.*

Il fronça les sourcils en entendant son père. Il ne put qu'être une fois de plus impressionné du débit de paroles du pater. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu rassuré par sa présence. Puisqu'il n'avait pas réussi à chasser Abner de la maison, peut être que lui y arriverait.

Il s'accroupit près de son fils et posa sa main valide sur son épaule tandis que son père finissait de parler.

" Je ne vous ai jamais aimez Abner et je pense que je sais pourquoi maintenant… "

*C'est vrai que ces deux-là ne se sont jamais beaucoup appréciés...*

" Je n'ai dit qu'un fait ! "

Il serra les dents et inclina légèrement la tête sur le côté en clignant plusieurs fois des yeux comme pour dire "je crois que j'ai mal entendu".

" Votre fils ne sait pas se tenir... et pour ce qui est de votre petit fils, c'est encore pire... C'est navrant. Vraiment. Navrant. Je n'ai rien à ajouter face à... CA ! "

Il vit Mutt sursauter et agripper son bras. Bon, là, ça commençait à bien faire.

" Je suis désolé messieurs, mais là vous vous acharnez à deux contre moi... Mais j'en parlerais à ma fille, soyez en sûr. "

Il ferma les yeux un instant pour se calmer et tourna la tête vers l'entrée.

"Je tâcherai de faire de même de mon côté, vous pouvez en être aussi sûr."

" A bientôt ! "

"Au plaisir de vous revoir, Abner. La prochaine fois, il se pourrait que l'accueil soit moins agréable si vous retentez d'entrer par effraction ici..." lança-t-il d'un ton ironique.

"...Vieux fou." Conclu l'archéologue entre ses dents, trop bas pour que l'interlocuteur puisse l'entendre. *Où est-ce que j'ai rangé mon Webley...*

Il tourna la tête vers son fils et observa son bras. Puis, il poussa un profond soupir qui voulait certainement dire "je suis désolé de ne pas être intervenu avant".

"Viens, on va passer ça sous l'eau froide..." Dit-il en l'aidant à se relever. Il adressa un regard de remerciement à son père avant de se diriger vers la cuisine accidentée avec son fils.

« Désolé Junior je me suis peux être emporté un peux trop vite mais j’ai pris sa comme une insulte. Il n’avait pas a insulter Mutt et le traiter de batare même si a mon avis c’est ce que veux dire son surnom… Mais en le traitant de ça il a insulté toute notre famille et il a surtout insulter t’a mère et ça… Je ne pouvais pas le toléré… »

"Je ne vous blâmerai pas pour ça, père. J'étais à deux doigts de lui décrocher la mâchoire... Ça serait un peu ironique que je vous en veuille, non?" Dit-il avec un petit sourire.

Il en revint à son fils qui observait l'eau couler d'un air absent.

" Excuses moi, j'ai été un crétin pour le coup. "

Il allait parler, mais le petit fut plus rapide. Il lui attrapa le poignet et le supplia de ne rien dire. Indy lut la détresse dans ses yeux et n'en fut que plus en colère contre Abner.

" Papa... Ne lui dis pas... Je t'en pris... "

Il posa sa main derrière la tête de son fils et le serra contre lui.

" Mais non ton père ne dira rien ça restera entre homme de la famille Jones. T’a mère a déjà assez de travail elle n’a pas a savoir ce qui ce passe lorsqu’elle n’est pas la "

Il poussa un petit soupir.

"Écoutez, je crois que cette décision n'est pas à prendre à la légère..." Il recula sa tête pour voir le visage de son fils et le regarda dans les yeux. "Tu sais, fils... Ta mère a une intuition très développée. L'intuition féminine, que ça s'appelle. C'est quelque-chose que je n'ai jamais compris, mais elle devine les choses au bout d'un certain temps. Elle finira forcément par le deviner... Et puis, ton grand père a raison, Abner ira lui parler, de toute façon. Je comprend que tu veuilles la protéger, mais c'est aussi son rôle en tant que mère de vouloir te protéger. Et si elle le découvre par elle-même, elle en souffrira forcément. On peut lui éviter cette souffrance en le lui expliquant, simplement, comme ça. Ça arrangera certainement les choses. Pour elle, mais surtout pour toi."

Il marqua une petite pause et serra à nouveau son fils contre lui en prenant soin de ne pas lui faire mal au bras.

"Et je ne veux pas t'entendre t'excuser. Le seul à blâmer, c'est moi. C'est de ma faute s'il t'en veut. J'ai fait des erreurs terribles dans ma vie, et je savais bien qu'elles me retomberaient au coin de la figure un jour ou l'autre... Mais jamais j'aurais pensé que mon fils servirait de bouc-émissaire à ma place. T'as pas à assumer mes erreurs, pas plus que d'en être tenu responsable. Tu comprends?" Il soupira. "Je crois qu'il faudrait que tu ailles parler à ta mère. C'est sûr qu'elle a des soucis, comme tout le monde... Mais ne lui en rajoute pas un en lui faisant croire que tu ne lui fais pas confiance. Même si ça part d'une bonne intention... Les non-dits, ça peut amener très loin, tu sais..."

" Je ne suis pas un lâche... Alors pourquoi je n'arrive pas à réagir face à lui ? "

Indy poussa un petit soupir. Non, il n'aurait jamais pensé que son fils doive assumer ses erreurs à sa place. Son amour-propre en prit un grand coup.

" Je... Je... lui dirais mais... Je... ne pourrais pas le faire seul. Papa... Ne te sens pas responsable... Je n'aurais jamais dut me laisser faire... J'aurais dut en parler tout de suite... C'est pas de ta faute. "

"T'en fais pas, t'as vraiment pas à te justifier." Il le prit par les deux épaules et le regarda. "Et, c'est gentil de ta part de vouloir atténuer ma culpabilité, mais là, elle ne fait aucun doute. C'est de ma faute, et je te présente mes excuses, sans aller jusqu'à te demander de me pardonner. S'en prendre à un gosse, c'est vraiment..." Il ne trouva pas de mot assez fort pour exprimer son ressentiment.

Il lui mit une petite tape amicale sur la joue.

"J'viendrai avec toi, pour ta mère. C'est bien que tu aies pris cette décision. Je suis... fier de toi, fils."

Il lui adressa un petit sourire avant de lui faire relever le menton. Puis, il lui remit une tape sur la joue avant de jeter un coup d'oeil circulaire à la pièce.

"Mais avant ça, je pense qu'il faut remettre un peu d'ordre ici... Si on veut pas finir en lambeaux."

" Je suis... fier de toi, fils."

Le garçon afficha un grand et large sourire. Fier de lui ? C'était bien bien la première fois qu'on lui disait et venant de son père, qui n'avait pas arrêter de le critiquer depuis le début, c'était comme une révélation. Il se concentra ensuite de nouveau sur la cuisine qui était devenu une zone à risque... Et sans déconner. C'était un véritable carnage. Il tourna ensuite son regard vers le grand père, avec un sourire. Genre : On a vraiment fait fort là.

Après l'amusement, le rangement ? Oui, c'était ca... D'ailleurs, c'était la partie la moins... drôle et on va dire que la notion du rangement pour le garçon était... Nulle. Une fois, sa mère lui avait demandé de nettoyer la cuisine... Pour Mutt, il n'y avait que quelques casseroles qui trainaient dans l'évier... Il a répondu à sa mère, dans son grand tact habituel, que ca ne le gênait pas du tout. Et bien sûr, en juste retour des choses, il s'est fait engueulé.

Le garçon regarda son père et avança au milieu de la pièce ravagé. Il regarda les tâches. Franchement, il ne savait vraiment pas par où commencer. Le bug sévère du cerveau comme il appelle ca. Il se gratta la tête et innocemment, il dit simplement :

" Heu... On commence par quoi ? Je te dis tout de suite... Maman m'a dit que j'avais une notion du rangement assez spécial... Souvent, il parait que je ne sais pas faire la différence entre propre et sale... Mais là... Je suis réellement d'avis à dire que c'est... le chaos... ... Ha si, je connais une méthode de rangement... Le rangement par le vide. Je sors la poubelle et je fous tout dedans... Ou alors je planque dans les armoires. Bon rangeons... "

Il attrapa une éponge et se tourna vers le désastre. Il regarda son éponge qui lui parut minuscule face à TOUT CA ! Il grimaça...