Le garçon se tourna doucement vers Sonia qui avait passé ses bras autour de son cou. Mutt soupira longuement. Lui parler de ca ? Ca allait être dur... Il s'allongea de nouveau et vint se remettre dans les couvertures. Il regarda Sonia un instant tout en lui caressant le visage.

" J'ai disons peur de m'engager dans une relation durable... Enfin, c'est pas ce que tu crois. On va dire qu'à une époque je n'étais pas si volage que ca... "

Il s'arrêta un instant, et passa un bras autour d'elle pour l'amener contre lui. Il ferma les yeux et continua.

" On va dire que depuis... mon véritable premier amour, je ne veux plus m'attacher. J'étais raide dingue de cette fille là et elle s'est bien foutu de ma gueule. J'ai peur de souffrir de nouveau, c'est tout. Je sais que tu es différente de cette fille là et plus le temps passe, plus je me rend compte que... je tiens beaucoup à toi. Voila pourquoi... "

D'un seul coup, il se retira et se mit dos à elle. Oui, il avait peur d'aimer, il avait peur de l'aimer et de souffrir par la suite. Il attrapa la couverture et la remonta jusqu'à ses épaules. Il ferma les yeux comme pour dormir. Mais c'était surtout pour contrôler son trop pleins d'émotions qui montaient en lui. Il détestait se montrer faible. Quand il était faible, on passait son temps à se moquer de lui... Maintenant, il était fort, il se sentait fort, donc il ne pouvait plus se permettre de donner l'occasion à certaines personnes de s'attaquer à lui. Même si pour Sonia ce n'était pas son intention. Une légère grimace se fit voir sur son visage, mais il refusa les larmes qui voulaient sortir.

Sonia l'écoutait, elle sourit amusée à toutes les paroles qu'il prononcait. Elle n'avait jamais imaginée que derrière ce rebel se cachait un garçon aussi sensible. Aprés mûrs reflexions, la jeune femme se rendit compte que ca n'allait pas être chose facile de sortir avec lui. Et oui, la jeune étudiante cachait pas mal de choses concernant les sentiments qu'elle pouvait ressentir pour les garçons dans ses relations amoureuses.

"Mutt, t'es adorable. Mais ne te fait pas se soucit pour le moment, hein ?"

Elle lui déposa un baiser sur la joue et tourna brusquement la tête, elle regarda sur l'horloge. Celle-ci indiquait 17 heure du soir, déjà ?

"Il est si tard que ca ?"

Elle attrapa brusquement ses habits qu'elle enfila rapidement. Puis, elle se jetta de nouveau sur le lit, sur le ventre, à côté de son copain. Elle le regarda en souriant.

"Je suis désolée, mais j'ai encore pleins de devoirs à faire. Je ne suis pas une rebelle comme toi, moi !"

Elle sourit amusée et l'embrassa doucement et tendrement. Ensuite, elle se leva et sortit de la chambre. Elle descendit dans le salon et attrapa les affaires lui appartenant qui trainait encore à quelques endroits.

(Désolé c'esr nul, mais j'ai pas d'idées en ce moment et plus trop le temps. Mais je vais essayer de rattraper tout ce temps perdu ^^")

*Quelle journée pourrie !*

Même si la météo avait été plutôt clémente, Indy était éreinté. Lessivé par cette journée qui n'en finissait pas. Entre les préparations des sujets de partiels (j'sais pas si ça fonctionne pareil aux states, je spécule xD) et les appels incessants de différents bureaux gouvernementaux à trois initiales, il ne savait plus vraiment où donner de la tête. Et pour couronner le tout, il avait passé une bonne partie de l'après-midi à chercher son fils, et lorsqu'il l'avait trouvé, ce stupide gamin s'était enfui.

Ce fut donc d'un pas lourd et trainant qu'il franchit le portail du jardin de la maison. Lorsqu'il le referma, il passa un instant à observer les quelques nuages dans le ciel, avant de passer sa main dans ses cheveux poivre et sel, comme pour chasser la fatigue d'une telle journée de sa tête.

Il mit la clef dans la serrure mais constata que la porte était déjà ouverte. D'abord alarmé, il fut à moitié déçu de ne trouver que son fils à l'intérieur, affalé sur le canapé, torse-nu, mangeant de la glace en regardant la télé.

*J'aurais presque préféré une intrusion des Russes à la recherche de mon journal...*

Il referma la porte derrière lui et lâcha sa sacoche et sa veste sur une chaise.

Mutt était torse-nu, ce qui laissait deviner ses activités précédentes. Et le fait qu'il y ait deux verres, et puis cette rencontre imprévue avec Sonia dans le parc -l'épisode de l'autographe, tout ça, qu'il n'avait pas encore très bien compris- ne laissaient plus aucun doute.
La colère montait déjà en lui. Cette fois-ci, le gamin n'y couperait pas.

"Alors, junior. Je suppose que t'as une bonne excuse." Dit-il en désignant les deux verres sur la table ainsi que le torse nu de son fils. "Oh, et, je ne parle pas encore de ta fuite inopinée au parc. On y viendra." Il fronça les sourcils, remarquant un détail. "Est-ce que c'est un cocard que t'as là?" Dit-il en montrant l'œil de son fils de son fameux index accusateur si célèbre.

Face au manque de réaction évident de son fils, Indy se mit devant la télévision.

"Hey, je te parle, gamin !"

" Chuuuuut ! Tu vois pas qu't'm'déranges en plein Sam and Friends ! "

Là, il n'en crut pas ses oreilles. Il le regarda d'un air abasourdi, puis la surprise passée, il se contenta d'éteindre la télévision. Même s'il était d'apparence plutôt calme, un véritable ouragan déferlait dans sa tête. Il se demanda si Marion lui en voudrait beaucoup s'il cassait le nez de son fils.

Avant que ce dernier n'ait pu répliquer, Indy prit la parole.

"Junior! Les cours, c'est important! Je t'ai pas inscrit à l'université pour que tu passes ton temps à courir derrière les filles et à fuir tes cours et ton père! Réfléchis un peu, Qu'est ce que tu vas faire de ta vie? Sans études, tu ne peux rien faire! Rien! Et pour couronner le tout, et comme si ça ne suffisait pas déjà comme ça, tu es irrespectueux et insolent! Je suis ton père, nom de Dieu! Et comme tu n'es apparemment pas encore en age de décider de ce qui est mieux pour toi, je suis obligé de le faire à ta place! Alors maintenant tu vas me faire le plaisir de filer dans ta chambre et de préparer ton interrogation de français pour demain!"

(vive le copier-coller des pensées de Mutt xD Comme quoi il connait son père sur le bout des doigts, maintenant...)

Être prof avait parfois du bon. Il connaissait l'emploi du temps, les absences répétées et les devoirs de son fils par l'intermédiaire de ses profs ou de Stanforth. Et même si la langue de Molière restait pour lui un véritable mystère digne du Trésor des Templiers, et qu'il avait passé ses années d'université à esquiver les cours et les interrogations de français jusqu'à-ce que cette matière ne figure plus sur son emploi du temps, il savait que son fils y avait quelques facilités. Des facilités en français. Pourquoi ces deux mots sonnaient comme un oxymoron? En tout cas, il fallait qu'il en profite...

Indy ignora la remarque de son fils. Du moins, il se força à l'ignorer.
Lorsque le gamin se mit à chanter, il sentit les muscles de sa mâchoire se tendre et son poing droit se ferma, inexplicablement ou presque.

*Garde ton calme, Jones. Le frapper ne t'apportera qu'une satisfaction modérée sur le moment.*

Il prit une profonde inspiration et ses muscles se détendirent.

"Je suis ton père, et tu me dois un minimum de respect. Alors maintenant, tu files dans ta chambre, et tout de suite." Dit-il d'un ton presque calme.

Ce gamin lui tapait sur les nerfs, et c'était loin d'être nouveau. L'idée qu'ils pourraient entretenir une relation autre qu'en conflit perpétuel lui effleura l'esprit, mais il ne s'y attarda pas. Il savait pertinemment que son fils avait déjà formulé une argumentation bien tournée pour esquiver cet ordre et qu'il n'attendait que le moment propice pour la prononcer.

Mutt remarqua l'effort remarquable que faisait son père pour se contrôler et... ca l'amusait... Il se leva, tira sur son pantalon qui avait une fâcheuse tendance à tomber, lui fit un grand sourire ironique. Il approcha son visage du sien et lui répondit :

" Ha oui... J'avais oublié que tu étais mon père... Tu as eut un manque de respect envers ma mère en la laissant tomber il y a 20 ans, alors pourquoi... Dis moi bien pourquoi... je devrais montrer un signe de respect envers toi ? C'est bien là la question... Je n'ai nullement envie d'aller dans ma chambre ! Comme je n'ai nullement envie d'aller réviser, car il se pourrait que je n'ai pas la plus petite intention d'aller en cours... "

Il prit une mine perplexe et continua...

" ... A oui... J'avais oublié qu'il arrive qu'à un certain âge canonique, il faut répéter plusieurs fois la même chose... "

Il le provoquait. Il s'amusait à la provoquer. C'était devenu son passe temps favori... Surtout qu'il n'avait pas la plus petite intention de lui obéir. Ca serait trop facile... Bon, là, la mère du garçon n'était pas dans le coin donc peut être qu'il devrait se calmer un peu, avant que son père fasse un meurtre... Et il serait la victime... C'est ca qui risque de ne pas être cool. Il se rappela alors le coup de la hache dans la porte des toilettes. Bon Ok, faudrait peut être qu'il se calme un peu...

Indy serra les dents. Les paroles de son fils étaient délibérément insolentes, et pourtant, dans un sens, il savait qu'il avait raison. Ce qu'il avait fait n'était pas excusable. Mais il n'avait aucun droit de le lui sortir comme ça, sur ce ton insolent, ici et maintenant pour éviter d'aller dans sa chambre.

Sa respiration s'accéléra tandis qu'il peinait de plus en plus à retenir le coup qui chargeait déjà dans le fond de son ventre. Il déglutit pour essayer de se calmer, ses yeux ancrés dans ceux de son fils.

" ... A oui... J'avais oublié qu'il arrive qu'à un certain âge canonique, il faut répéter plusieurs fois la même chose... "

La gifle claqua comme un coup de fouet dans l'air. Il avait frappé tellement fort qu'il sentait les battements de son cœur dans sa main.

Son légendaire index accusateur (dit "Indy's Finger Of Doom" xD) refit son entrée. Il détacha bien ses mots, la mâchoire légèrement en avant.

"Ne me parle plus jamais sur ce ton. C'est compris?"

Il ne la vit pas arriver. Il ne s'y attendait pas si... soudaine et si brutale. Sa tête vola sur le côté. Alors que son père finissait de le réprimer. Mutt resta un instant groggy et surpris du geste de son père, tout en se frottant sa joue endolorie, d'un air absent. Son cœur se serra. Il avait peut être été trop loin... Mais il n'allait pas commencer à se laisser faire ? Surtout après CA ! Il allait le regretter. Le garçon lança un regard noir à son père. Il lui balança le pot de glace en pleine figure, avant de le pousser sur le côté pour s'en aller à l'étage.

" J'vais l'dire à maman... "

Il se dirigea vers sa chambre, coinça la porte avec sa comode, s'attrapa un T-Shirt et sa veste, avant d'enfiler des chaussures. Il finit de s'habiller, tout en frottant quelques larmes qui coulaient sur ses joues et se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit. Il sentait encore la main de son père s'abattant sur sa joue. Comme s'il avait fait ca toute sa vie (ce qui en est le cas) il attrapa la goutière et descendit tout le long pour attérir dans l'herbe en bas. Il allait se diriger vers sa moto... mais il se dit que ca ne serait pas une bonne idée. Il ferait trop de bruit en la démarrant et celà risquerait d'alerter son père. Il commença à reculer de la maison et amorça un premier pas de course vers la rue...

Malgré la glace fondue qui coulait sur son visage, Indy garda un air impassiblement autoritaire. Son fils le poussa, il s'écarta, sachant que le gamin voulait monter à sa chambre comme il le lui avait ordonné.

" J'vais l'dire à maman... "

"C'est ça." répondit-il en massant sa paume encore douloureuse.

Il ne le regarda pas monter, prétextant un intérêt soudain pour la tapisserie du salon. Ce ne fut que lorsqu'il entendit le bruit du meuble qu'il poussait pour coincer sa porte qu'il finit par tourner la tête en direction de l'escalier. Il soupira. Peut-être qu'il n'aurait pas dû le frapper si fort... Il n'avait même pas ressenti la moindre once de soulagement en le faisant. Il savait que c'était inutile puisque le gamin ne réagissait pas comme il le fallait à la violence. Alors, après s'être passablement essuyé le visage, il plongea ses mains dans ses poches et monta les escaliers en trainant les pieds.

Il resta quelques secondes à observer la porte de la chambre de son fils avant d'oser toquer trois coups sûrs et régulier.

Silence.

"Junior?"

Pas de réponse. Bah... Tant pis. Il n'allait pas lui présenter des excuses, quand même ! Il redescendit les escaliers, juste à temps pour apercevoir la silhouette fuir la maison à vitesse grand V.

*Je l'ai consigné dans sa chambre, j'vais pas le laisser aller vaquer à ses occupations quand même !*

D'un pas étonnamment agile pour son age, il se lança à sa poursuite après avoir fermé la porte à clef et glissé les clefs dans la poche intérieure de sa veste.

"Junior! Reviens ici tout de suite, et file dans ta chambre!" hurla-t-il à l'attention de son fils fuyard.

*Bon dieu, c'est qu'il court vite ce gamin !*

Malgré son endurance naturelle, le manque évident de sport de ces derniers mois se faisait cruellement ressentir, si bien qu'il fut essoufflé au bout de quelques dizaines de mètres seulement. Il prit sur lui et ne ralentit pas pour autant.

"Nom de Dieu, junior !"

Courant à en perdre haleine, Indy sentit son cœur faire un bond en voyant son fils traverser, et la voiture arriver.

Il se mit à hurler: "Mais regarde où tu v..." mais n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le bruit sourd du choc lui fit serrer les dents alors qu'il s'arrêtait de courir, espérant voir la petite tête hirsute de son fils sortir de devant la voiture et reprendre sa course.

Comme l'apparition se faisait attendre, il piqua un sprint jusqu'au lieu de l'accident, son coeur battant à tout rompre. Sa première pensée fut pour son fils. *J'espère qu'il n'a rien...* Puis pour lui-même. *Marion va me tuer.*

"Junior! Nom de..."

" Ca va... Ca va... J'ai rien... "

Il s'entendit soupirer de soulagement alors qu'il s'approchait encore.

Lorsque son fils se redressa, il n'était plus qu'à quelques mètres de lui.

" C'est bon... Lâches moi ! "

Il le rattrapa sans peine vu la vitesse où il allait, et agrippa violemment son bras droit par la manche, le forçant à lui faire face.

"Tu es complètement fou! T'aurais pu te faire tuer! A l'avenir tu me feras le plaisir de regarder des deux côtés avant de traverser!" *C'est la règle numéro un d'une course poursuite, nom de Dieu! Regarder droit devant soi, et s'assurer que la voie est libre et sans danger pour jeter un rapide coup d'œil sur son adversaire!* Et Dieu seul savait à quel point Indy avait de l'expérience dans ce domaine...

" P*TAIN T'ES SOURD ? J'T'AI DIT DE ME LÂCHER... C'EST PAS APRÈS 20 ANS QUE TU VAS COMMENCER A M'APPRENDRE A TRAVERSER... M*RDE ! TU... TU... "

Aux premiers mots, Indy tenta de formuler quelque chose d'assez clair dans son esprit à lui envoyer à la figure. Mais ça sonnait encore horriblement comme un sermon. Alors, il resta planté là quand son fils le poussa. Il le lâcha et sa lèvre supérieure se retroussa en un rictus de colère. Il explosa à son tour.

"AH OUAIS? BEN VAS-Y! TRAVERSE SANS REGARDER, ET FAIS-TOI ÉCRASER CETTE FOIS! MAIS NE COMPTE PAS SUR MOI POUR ALLER SIGNER TA DÉCHARGE A L'HÔPITAL, NI POUR PRÉVENIR TA PETITE AMIE!" Hurla-t-il sous les regards ahuris des passants.

Apparemment, le tempérament colérique et sanguin était de mise pour toute la famille Jones.

Il enfonça rageusement ses mains dans ses poches, avant de tourner les talons et de rentrer à la maison.

"Quelle journée pourrie!" Grinça-t-il en envoyant un coup de pied dans un tas de feuilles au bord du trottoir.

[HJ : Attention ! Motivation ! %)]

Mutt était en rage et les retours que lui envoyaient son père, lui fit serrer un peu plus les poings. Il se tourna un instant vers lui, et hurla à pleins poumons sur une voix tremblante qui avait du mal à contenir sa colère :

" C'EST CA ! CASSES TOI ! J'AI PAS BESOIN DE TOI DE TOUTE FAÇON... J'AI JAMAIS EUT BESOIN DE TOI... T'ES PAS MON PÈRE ET J'TE DÉTESTE... "

Il ne pensait pas vraiment ce qu'il disait. Il était juste en colère... Des larmes de rage coulèrent sur ses joues. Il ne prit pas la peine de les essuyer. Il continua à s'éloigner de son côté tout en claudiquant, alors que les passants ayant assistés à la scène le regardèrent passer un peu interloqués. Il se retrouva alors jusque dans un des parcs de New York. Le soleil commençait à se coucher et la lueur rosé donnait au paysage un effet surnaturel. Le garçon alla s'asseoir sur un banc, et se prit la tête dans les mains... Il laissa couler ses larmes un instant à l'abri des regards, avant de les essuyer. Il baissa alors les yeux vers son Jean... Il remarqua alors qu'il était déchiré au niveau du genou. * C'bien ma veine... Maman va me tuer. Un de mes Jean Levis en plus... * Il entreprit de remonter la jambe de son pantalon. Il était éraflé sur tout le côté de la jambe et son genou saignait. Le garçon commença alors à le plier et le déplier plusieurs fois doucement. Il soupira alors longuement, passant une main dans ses cheveux défais et qui avaient une certaine tendance à friser dans tous les coins. Il posa ses deux bras sur ses genoux avant d'y poser le front sur ses avants bras.

Quand Mutt revint à lui, il faisait totalement noir... Avait-il dormi ? Il s'en étonna lui même. Combien de temps ? Il attrapa une montre dans sa poche. Une montre qu'il avait eut à sa mère à noël dernier, à mettre au poignet semble t'il. Bien sûr dans un gros sous entendu " Comme ca, tu pourras vérifier l'heure et ne plus être en retard... ". Mutt ne l'avait jamais mit au poignet, bien que devait être plus pratique qu'une montre à gousset. Il se contentait de la mettre dans sa poche. Il était 23h. Oula ! Tard ! Il posa son regard sur le ciel sombre avant et se dit qu'il serait préférable de rentrer maintenant. Il remit son pantalon en place et se leva. Tout en se mettant les mains dans les poches, il boitilla jusqu'à la sortie du parc pour s'en retourner chez lui.

Le garçon arriva alors devant l'université. Mutt continua d'avancer lorsqu'il entendit des rires près d'un des grands arbres qui surplombait le campus. Le garçon y tourna un léger regard. Il repéra une bande. Il ne voyait pas très bien qui s'était mais ils avaient l'air de bien s'amuser et certains étaient déjà bien saouls. Mutt secoua la tête et continua à avancer. Il vit un autre groupe qui allait traverser la route. Le garçon repéra alors Greg Sheridan, à son grand malheur. Il prit soin de baisser son visage et accéléra son pas boitillant. Manque de bol...

" Hé ! Le blouson noir ? T'aurais pas une clope ? "

Que devait-il faire ? Continuer ? S'arrêter ? Greg avait l'air complètement torché, peut être ne remarquerait-il pas que c'était lui. Il passa une main dans sa poche et sortit un paquet de cigarette. Il en sortit une de manière saccadé, tellement il voulait se dépêcher pour ficher la poudre d'escampette. Il prit soin à garder son visage baissé pour éviter de croiser le regard de l'armoire à glace. Il faisait nuit, il n'y avait personne, il y avait toute sa bande de joyeux tordus avec lui alors que Mutt était seul, ils avaient l'air bien énervé et bourré... Mutt savait très bien ce que ca donnait, vu que lui avait déjà fait parti d'un groupe de joyeux bourrées qui n'avaient que pour but de tout casser et foutre un max de bazar. De plus, Mutt serait incapable de se taper un sprint là. Quoi que l'adrénaline faisait faire bien des choses... Sheridan lui arracha la clope des mains sans un merci. Mutt tourna les talons et continua à avancer.

"  Hé ! L'blouson noir ! T'as l'air cool ! Tu voudrais pas rester un peu faire la fête avec nous ? "

Mutt se figea. Il ne pouvait pas... Mais il savait aussi ce que c'était de refuser ca... Il ferma les yeux. Baissa encore plus la tête et répondit :

" Je... Je peux pas... J'dois rentrer. Merci quand même. "

Mutt reprit sa route et croisa les doigts en espérant que Sheridan ne l'arrête pas une nouvelle fois.

" Hé ! C'est bizarre mais ta voix me dit quelque chose. Fais voir ta tête. "

*M*rde m*rde m*rde m*rde...* Mutt, tout en continuant, lui lança :

" Tu dois te tromper. "

Il continua à avancer jusque chez lui. Il entendit les pas de Greg le suivre. Le garçon serra les poings, comme pour se préparer à une contre attaque. Greg posa une main sur l'épaule de Mutt et l'obligea à s'arrêter et lui faire face. Il vit l'expression de celui ci changer doucement. Il approcha alors son visage de celui de Mutt, qui sentait des retours d'alcool et de cigarette. Greg lui souffla de la fumée dans le visage. Mutt toussa alors.

" Williams... Me doutais bien. "

Il le poussa alors en arrière et le garçon tomba sur ses fesses. Mutt se releva et voulut prendre la fuite, c'est alors que la bande commencèrent à l'entourer. LA il était mal barré. * Journée de m*rde... *

" Je savais bien qu'on allait bien s'amuser ce soir. Spencer ? "

Un de ces amis s'approcha de lui et le regarda avec de grands yeux.

" On lâche les chiens ou on le tabasse au crique et à de bâte ? "

Le dit Spencer ne sut quoi répondre. Agacé, Greg le poussa du plat de sa main. Mutt dans un réflexe sortit son cran d'arrêt. Il ne pouvait pas le laisser tranquille ? Ce mec avait vraiment envie de pourrir la vie du jeune garçon. Il ne faisait que ca : le pourchasser... Juste parce qu'il était sa tête de Turc.(et qui lui avait piqué sa copine dont il était raide dingue) Mais là, Greg était complètement saoul et Mutt avait peur... Sous l'emprise de l'alcool, ce n'était jamais bon... Jamais... On est pas vraiment conscient de ces actes et on veut en faire toujours trop. Greg siffla et on lui apporta une bâte. Il vit alors toute la bande sortir des bâtes ou des criques. Là, le garçon commençait vraiment à pétocher. Il ne pourrait pas prendre la fuite, cette fois ci. Il serra les dents en voyant ce beau petit monde se rapprocher. Greg lança :

" T'aurais dut rester chez toi, tocard. "

Greg chargea avec sa bâte, alors que Mutt tomba sur le côté pour esquiver. Alors qu'il allait se relever pour de nouveau faire face à Greg, une chaussure écrasa sa main, l'obligeant à lâcher son cran d'arrêt. Greg fonça de nouveau vers lui en hurlant. Mutt ferma les yeux attendant le coup... Des sirènes se fit alors entendre. Son rival se stoppa dans son geste. Mutt se sentit alors soulagé. C'était bien la première fois qu'il bénissait l'arrivée des flics.

" On s'casse. " lança Greg à sa bande, qui prirent la poudre d'escampette.

Une voiture de police débarqua. Mutt sentit qu'on lâchait la pression sur ses doigts. La bande était déjà partie. Mutt resta sur le sol, et regarda les policiers s'approcher de lui. Vu le cocard qu'il avait et son état, il plaida la légitime défense.

Les flics ramenèrent le garçon à son domicile... Le garçon voulut entrer mais la porte d'entrée était fermée à clef. Mutt soupçonna son père d'être dans le coup... Il sonna alors et mit ses mains dans ses poches. Il aurait bien tenté une escalade dans sa chambre mais au plus grand malheur du garçon, les flics restaient derrière lui et bien en évidence... Mutt jeta un regard discret à sa montre... Minuit et demi... Aïe... Mutt grimaça quand la porte s'ouvrit devant lui...

Indy arriva à la maison les mains dans les poches, furieux. Regardant autour de lui en ouvrant la boite aux lettres, il remarqua que plusieurs voisins l'observaient de derrière la haie.

"Qu'est-ce que vous regardez?" Dit-il en fermant d'un coup sec la trappe de la boite aux lettres.

Il baissa le petit drapeau rouge vif en métal d'un geste agacé et, le courrier sous le bras, entrepris de rentrer dans la maison sous les murmures outrés des commères du quartier.
Il claqua la porte derrière lui et tourna deux fois la clef dans la serrure, puis il jeta le courrier sur une tablette.

*J'aurais mieux fait de pas me lever ce matin...*

Il grogna en enlevant son nœud-papillon. Quelle journée pourrie.

Une douche, deux cafés et un plat de purée plus tard, il était tranquillement installé dans le canapé en peignoir, à la lueur de la lampe de la table basse. Après une bonne heure de lecture, il posa ses lunettes sur la table basse avant de masser ses tempes.

*Peut-être qu'il serait temps de commencer à réfléchir au sujet du gamin...* Se dit-il en finissant sa tasse de thé. *Dans un sens, il n'a pas tord de m'en vouloir. A sa place... Remarque si on y réfléchit, moi aussi j'ai été à sa place. Peut être que l'absence physique d'un père est pire que son absence psychologique... Après tout, peut-être qu'on arriverait même à bien s'entendre...*

Il secoua la tête et regarda l'heure. Il était minuit passé. Il chaussa à nouveau ses lunettes et se replongea dans sa lecture quand un coup de sonnette retentit.

*Peut-être qu'il vient me présenter des excuses?* Se dit-il, étonné. Il aurait plutôt penché pour l'option "je rentre pas à la maison ce soir", mais apparemment le gamin aussi s'était assagi.

Il ferma son livre après avoir marqué la page, puis se leva et alla ouvrir la porte. Il resta interdit un moment, puis remarqua les policiers un peu en retrait. Évidemment. Et lui qui s'attendait à des excuses... Il soupira en appuyant son avant-bras sur l'encadrement de la porte.

"Bonsoir messieurs." lança-t-il aux agents. "Je peux vous aider?"

Il lança un petit regard à son fils sans s'y attarder, puis revint aux policiers.

" Ce n'est rien monsieur. Il s'est juste retrouvé au milieu d'un règlement de compte. On s'est juste assuré qu'il rentrait bien chez lui. Bonne soirée. "

Indy fronça les sourcils et regarda Mutt, comme s'il doutait de la véracité des paroles d'un agent de police, au profit de celles de son fils... Alors que, clairement, le gamin était en tord.

"Bien... merci. Bonne soirée..."

Il se tourna vers le délinquant juvénile, s'armant de son regard "j'attends-des-explications" avec supplément "pied-nu-qui-tape-sur-le-parquet". Évidemment, le gamin n'en avait pas grand chose à faire, de l'agacement de son père. Excédé, il l'interpela.

"Junior! Je crois qu'on a des trucs à se dire, tu penses pas?"

Il s'approcha de lui et fut pris au dépourvu quand il fit demi-tour. Une telle réaction aussi positive et rapide était vraiment inattendue. Il allait le remercier pour son attention mais avant même qu'il en ai eu le temps, le petit prit la direction de la porte. Indy lui barra le passage en posant sa main sur l'encadrement, de façon à ce que son bras fasse barrière.

"Je peux savoir où tu vas comme ça?" soupira-t-il, la colère laissant place à la lassitude.

Le gamin fit fi (si si xD) du barrage de son père, ce qui agaça ce dernier. Évidemment, que pouvait-il attendre d'un délinquant juvénile revenant d'une baston?

Après deux tentatives ratées d'escalade de la gouttière *Je pensais pas qu'elle serait plus solide que lui...* le petit retourna dans la maison. Malgré le ridicule évident de la situation, Indy n'avait pas envie de rire. Il était trop agacé pour ça. Pourquoi est-ce qu'ils n'arrivaient pas à s'entendre? Ça ne venait certainement pas d'Indy, ça non, et plutôt mourir que de se remettre en question. Peut-être que c'était dans le conflit qu'ils pouvaient exister? Le seul moyen d'avoir des rapports sociaux entre eux? Peut être... Méditant sur le sujet, il garda les yeux sur son fils, l'air un peu absent.

" Allez... Je sais que tu n'attends que ca... Me foutre la honte et me sermonner. Dépêches toi, avant que je n'ai finit mon verre d'eau, parce que je suis fatigué. "

Esquissant l'ombre d'un sourire -qui pour une fois n'était pas moqueur- Indy sortit de la maison sans plus d'explications. La soirée était fraiche, et il frissonna car il ne portait rien d'autre que ses lunettes et son peignoir (wouhouuu and all the fangirls cheered. xD). Sans prendre le soin de vérifier si son fils le suivait, il entra dans le garage et alluma le néon qui vacilla avant d'éclairer d'une lueur blanche crue le bazar ambiant. Il trouva ce qu'il cherchait, éteint la lumière et revint dans la maison. Il monta les escaliers et, arrivé devant la porte de la chambre de Mutt, posa sa main à plat un peu au dessus de la poignée. Il y colla ensuite sa joue et fut satisfait de constater qu'il arrivait à l'entrouvrir, juste ce qu'il fallait. Il poussa avec son épaule jusqu'à ce que le meuble oppose une résistance trop forte, puis enfonça le pied-de-biche métallique dans l'interstice entre la porte et le sol. Le bois émit un craquement sinistre. Il remonta ses manches d'un air concentré et appuya d'un coup sec sur le levier. La porte se souleva juste assez pour sortir de ses gonds et tomber à grand fracas sur le meuble derrière.

Puis, satisfait, il jeta le pied-de-biche sur la porte en équilibre sur le meuble.

"Tu me feras le plaisir de remettre le pied-de-biche et cette porte à leurs places respectives." Lança-t-il à son fils en descendant les escaliers

Puis, d'un geste d'une nonchalance étudiée, il se laissa tomber dans le canapé, remit ses manches comme il fallait, croisa les jambes et ouvrit son livre à la page qu'il avait marquée.