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 Something New | Wade & Madeleine

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Madeleine K. O'Seamus

Madeleine K. O'Seamus


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MessageSujet: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyLun 16 Jan - 4:48

Madeleine sirotait tranquillement son cocktail, fixant les deux toiles devant elle. La soirée de vernissage se terminait, et la plupart des gens étaient partis. C'était le moment qu'elle préférait. La douce ambiance jazzy invitait au calme et à la relaxation. On n'entendait plus dehors les klaxons et le bruit de la foule qui arpentait Broadway, et les piaillement des critiques faisait délicieusement place à un silence feutré où les conversations calme semblaient accompagner la musique. C'était un des soirs qu'elle préférait, celui où elle sortait assister à un vernissage. Rien de tel pour décompresser de l'université, et rester à jour dans les discussions des professeurs d'histoire de l'art. En outre, sa "french touch" faisait qu'on lui demandait sans cesse son avis. Mais ce n'était pas pour lui déplaire. Enfiler sa petite robe noire de soirée et ses talons, se détacher de l'image de l'archéologue qu'elle véhiculait en permanence pour endosser celui d'amatrice d'art, n'était décidément pas pour lui déplaire.

Ce n'était pas la première fois que Madeleine assistait au vernissage de l'artiste. Elle appréciait énormément le coup de pinceau, la manière dont il croquait ses paysages, et sa palette de couleur. Son ciel, particulièrement, était magnifique, et sa manière de le rendre différait à chaque tableau, comme s'il tentait d'en rendre chaque fois une nouvelle perfection. Elle n'avait pourtant jamais rencontré officiellement Wade Sigurdr, mais était fan de son travail, le recommandant dès qu'elle le pouvait, fière de sa découverte. Il commençait en outre à se faire un beau nom, et exposer sur Broadway était bien la preuve de ce succès. Les galeries d'arts au dessus des célèbres théâtre abritaient ainsi souvent les chouchous de futures saisons et les étoiles montantes.

Elle continuait à déambuler d'une toile à une autre, et si toutes représentaient des paysages, elle ne s'en lassait pas. Elle perdit rapidement toute notion du temps, et savourait de nouveau les nouvelles toiles exposées, même si elle en avait examiné certaines plus de deux à trois fois. Mais a chaque passage, un nouvel élément attirait son regard. Elle se retrouva alors être parmi les dernières encore présente. Elle sentit alors soudainement une présence à ses cotés, et sans bouger la tête, jeta un regard. C'était le peintre lui même.

Madeleine n'aurait eu ressenti le besoin de l'aborder, mais elle y vit une chance de pouvoir échanger quelques mots avec lui. Dans son milieu, il n'y avait pas réellement de possibilité d'échanger son point de vue avec les artistes que l'on appréciait. Des siècles les séparaient, ils étaient tous morts depuis bien longtemps, et pour ceux que l'on connaissait. Madeleine connaissait la frustration de se retrouver face à une œuvre non signée, et à chaque fois en résultait un pincement au cœur. Un artiste qui avait sombré dans l'oubli. Alors, Madeleine fit ce qu'elle n'avait jusque là osé faire. Sans se détourner, comme si elle réfléchissait à voix haute, elle commenta doucement, d'une voix calme et posée.

- Ce n'est pas la première fois que je viens ici, mais je suis toujours surprise et enchantée des nouvelles toiles que je vois. Comment peut-on montrer tant de virtuosité à chaque peinture sans jamais essouffler le sujet ? Je suis admirative, je dois l'avouer.

Madeleine tourna un instant sa tête dans sa direction, et lui sourit. Pas un sourire aguicheur, ni feint, ni intéressé, mais un sourire sincère. Elle savait à quoi il ressemblait, mais elle ne cessait de s'en étonner. Elle l'avait toujours imaginé plus vieux, alors qu'il paraissait la trentaine à peine passé, avec un air désintéressé et distant. Il ne semblait être ni un de ces prétentieux de la haute société, de la bonne société new-yorkaise policée, ni un de ces avant-gardiste tel que l'on en croise aux vernissages du MoMA. Sans l'odeur de térébenthine et de peinture qui n'avait pas disparu de ses cheveux et les mains d'artistes aux légers cals laissés par le pinceau, ont eu pu le prendre pour un curieux un peu perdu.

- La manière d'aborder les couleurs, la précision de chaque détail, le traitement de la profondeur et le rendu du ciel... Ces toiles sont magnifiques.

Madeleine se mordit les lèvres. Elle avait eu l'occasion de discuter avec des artistes, mais jamais elle ne se serait permit une réflexion sur la manière dont ils choisissaient leurs sujets, ou leur méthodes de travail. Pourtant, il y avait bien quelque chose qui lui brûlait les lèvres. Elle avait pas mal fréquenté les Beaux Arts, à Paris... Un prof des Beaux Arts, surtout, pour être honnête, alors qu'elle posait pour arrondir ses fins de mois. Elle avait vu beaucoup de jeunes gens préférer les paysages parce qu'ils ne réussissaient pas à rendre la volupté d'une chair, la carnation délicate d'une nuque... Mais aucun n'avait cette virtuosité. Il était sans aucun doute capable de peindre des portraits exquis. Alors, elle eut le courage d'aller jusqu'au bout de sa pensée, sans toutefois fixer l'artiste, mais plutôt sa toile, espérant qu'il ne prendrait pas la mouche

- N'avez-vous jamais songé à faire des portraits ? Un oeil tel que le votre, une telle sensibilité dans les ombres, les détails, les couleurs, les volumes... Tout cela s'accorderait à merveille en un portrait.

Madeleine rosit, elle n'en revenait pas d'avoir osé. Mais l'occasion était trop belle, et bien trop tentante. Elle se tourna alors vers lui, et d'un voix douce, lui offrant un sourire mi-gêné, mi-intimidée, elle lui tendit la main, encouragée par l'apparente simplicité qu'il lui offrait à voir, celle d'un gars comme les autres.


- Madeleine O'Seamus. J'aime énormément votre travail et le suit avec attention depuis quelques temps.
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Wade Sigurdr

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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyLun 16 Jan - 18:53

Wade se massa la nuque de sa main libre, l’autre tenant son verre de champagne qu’il n’avait même pas encore osé goûter. L’alcool ne le réussissait pas. Il l’avait toujours très mal tenu et cela le rendait davantage triste, voire même plutôt colérique, le comble pour un homme blasé qui ne s’énervait de rien. De toute façon, il n’avait jamais aimé l’alcool. Ce goût fort de la vodka, du rhum, du whiskey ou du gin, ce liquide qui glisse le long de votre gorge vous laissant un arrière goût désagréable, vous montant à la tête et vous donnant des hauts le cœur. Le vin aussi. Il le trouvait trop âpre, pas assez sucré à son goût. Le champagne ; bien trop de bulles. Même la bière. Même la bière… Dans son pays, on buvait souvent pour se réchauffer. C’est pour cela qu’il ne se serait jamais qualifié de viking ou autre personnage bourrin et alcoolique. Il remua légèrement son verre, regardant les petites bulles pétiller et éclater à la surface du liquide doré. Il aurait largement préféré qu’on lui propose un bon jus de fruits frais plutôt qu’un verre d’alcool mais s’il avait demandé une autre boisson, la plupart des personnes présentes au vernissage l’auraient regardé avec une certaine incompréhension. Les gens ne comprennent pas que l’on peut apprécier les choses, quelles qu’elles soient, sans forcément boire. Cela met « dans l’ambiance » à ce qu’il parait. Lui, ça le rendait juste malade. De plus, il ne voulait pas passer pour un enfant et perdre toute crédibilité. Malgré la beauté de ses œuvres, la qualité de son travail, il avait eu du mal à trouver un mécène qui saurait le prendre sous son aile et se faire une place dans cette communauté d’artistes. Il avait aussi faire un effort monumental pour éviter de passer pour un aigris asocial face à son mécène.

Mais aujourd’hui, Wade n’était plus face à cet homme, mais à une foule prête à piailler, à critiquer – en bien ou en mal – ses toiles, à chercher à discuter avec lui sur sa vie alors qu’il s’en moquait royalement. Si seulement il pouvait y échapper et s’enfuir loin, ou au moins rentrer à son appartement pour se détendre, souffler, penser à autre chose qu’à ce rassemblement de rapaces. Sa seule envie alors qu’un homme lui tapotait le dos avec un énorme sourire en l’asseyant de louanges, c’était de lui envoyer son champagne en pleine gueule et prendre ses jambes à son cou. Wade déglutit et esquissa une grimace qui se voulait être un sourire. Un sourire hypocrite, bien entendu.

Les gens continuaient de papoter et il put enfin se mettre dans un coin, un coin tranquille. Cet espace clos, avec tant de monde… Il sentait des gouttes de sueur glisser le long de son échine jusqu’au bas de ses reins. Son front était moite et la chemise blanche dans laquelle il se trouvait commencer à le démanger. On l’oubliait enfin. Invisible. Transparent, comme l’air qu’il ne pouvait peindre. Wade inspira profondément, portant finalement le verre à ses lèvres. Il les trempa doucement dans le liquide, avalant ce qui n’était même pas une gorgée. Il grimaça de nouveau, cette fois de dégout. Il chercha du coin de l’œil un muret pour y déposer son verre plein.

Peu à peu, la foule se fit rare et il put apprécier le calme et la tranquillité de l’exposition. Il regarda l’une de ses toiles ; un grand chêne trônait au milieu d’une toile de 81x60cm. Les tons restaient dans les marrons et les verts, des couleurs plutôt pastel. Il aimait bien cette toile. Il en avait eu l’idée alors qu’il s’était baladé dans un parc en dehors de New-York. Il avait alors vu un grand chêne, majestueux, qui semblait écraser tous les autres arbres tant ils paraissaient minuscules face à lui. Puis, il aimait aussi cette peinture car il n’avait pas dessiné le ciel, les branches et les feuilles de l’arbre omniprésentes sur tout le haut de la toile. Tant mieux. Pas de ciel. Plus de ciel.

Le suédois soupira longuement, passant un revers de main sur son front. C’est fou ce que tout ce monde peut vous fatiguer… Il s’avança, faisant le tour de la galerie – qui n’était pas non plus gigantesque – pour voir s’il était enfin réellement seul. Non, pas possible, il y avait toujours un ou deux cons qui restaient jusqu’à la fermeture. Mais il finit tout de même par s’approcher de l’un de ces cons, qui s’avérait être une jeune femme. Élégante dans sa robe noire. Le genre de femme qui veut se montrer lorsqu’elle sort. Il l’observa longuement, de bas en haut, alors qu’elle observait elle-même l’une des toiles. Elle se mit à parler, d’une voix calme, posée. Elle aimait ses toiles. Elle ne vantait pas non plus ses mérites ni ne lui léchait les bottes. Elle appréciait juste la beauté des toiles et sa technique. Lorsqu’elle évoqua le thème qui était le plus récurrent dans sa peinture, Wade baissa la tête. Il détestait ce sujet car, même s’il ne s’énervait pas, cela ne l’empêchait pas de se refermer sur lui-même et de descendre son travail.

« - Le bleu du ciel n’est pas assez clair si celle-ci… ».

Avant de parler, il s’était éclaircit la gorge. Il avait dû articuler un ou deux mots durant la soirée, sa voix semblait légèrement enrouée et il ne parlait pas très fort. S’il pouvait ne jamais parler, ça lui irait tout aussi bien, du moment qu’on ne le privait ni de ses yeux, ni de ses mains. Ou même de ses oreilles. Il aimait beaucoup écouter la musique lorsqu’il peignait. Le cliché de l’artiste qui doit se sentir habiter lorsqu’il peint. Boarf, il s’en foutait, il aimait ça. Et puis, la musique était pour lui comme le ciel : elle était une source d’inspiration. Sa tête baissée, il se sentit rougir. Il est vrai qu’il n’avait jamais peint une femme, un homme, un enfant et rares étaient les représentations animales. A quoi bon peindre les Hommes si on ne les apprécie pas. Il ne daigna pas répondre, préférant se masser la nuque, plutôt mal à l’aise. Le corps humain le mettait mal à l’aise aussi.

Lorsqu’elle lui tendit la main en se présentant, il la regarda complètement abasourdi. Il ne s’attendait pas à ça. Il était vraiment… Étonné. Surpris. Agréablement surpris. Sur toute la soirée et les gens qui étaient venus lui adresser la parole, elle était la seule qui lui avait offert un sourire sincère, une critique fondée et un nom, ainsi qu’une poignée de main. Il examina longuement la main, encore un peu sous le choc puis cligna plusieurs fois des yeux avant de lui serrer doucement la main :

« - Enchanté, Mademoiselle O’Seamus. Wade Sigurdr, même si je pense que je n’ai pas besoin de me présenter. ».

Cette fois, il sourit. Un vrai sourire. Pas ce genre de grimace que l’on fait pour faire plaisir aux autres ou pour se persuader soi-même que les autres en valaient la peine, non. C’était un véritable sourire, un sourire chaleureux comme il n’en avait pas fait depuis longtemps. Il lâcha finalement sa main, aussi doucement qu’il l’avait prise. Il soupira longuement, presque à bout de souffle :

« - Je… Je pourrais peut-être essayer pour un portrait, un de ces jours… Mais je ne vous garantie rien vous savez… ».

Wade se frotta le menton, intimidé et impressionné. Il baissa les yeux :

« - Je suis plus du genre… Hmm… Misanthrope, vous savez. Alors… Peindre quelqu’un… Enfin… Je pourrais toujours essayer. ».

L’homme regarda Madeleine un moment, la fixant droit dans les yeux. En la voyant aux premiers abords, il crut à une autre de ces petites harpies qui lancent des regards aguicheurs parce qu’un artiste, ça fait sexy. Mais en la voyant discuter, parler, argumenter, il sut qu’elle n’était pas comme la plupart des femmes, la plupart des personnes qui venaient ici : elle était intelligente. Il voulait lui parler, lui poser des questions mais sa timidité maladive l’en empêchait. Les mots restaient coincés dans sa gorge. Et il la fixait toujours de ses yeux bleus.
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Madeleine K. O'Seamus

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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyMer 18 Jan - 13:58

« - Le bleu du ciel n’est pas assez clair si celle-ci… ».

Madeleine ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Il s’était éclairci la voix et avait parlé d’un voix légèrement enrouée, comme s’il avait limité sa parole à l’indispensable, serrant les dents le temps que cela passe. Madeleine penchait toujours pour le coté mal à l’aise en public et introverti, et elle jeta un regard en biais aussi rapide qu’elle le put pour qu’il ne le remarque pas et ne soit pas mal à l’aise. Il avait rougit, et baissé la tête. Définitivement timide et peu assuré. Mais ce qui lui mit surtout la puce à l’oreille fut sa réaction lorsqu’elle lui tendit la main. Etonné ? Surpris même. Il lui fallut quelques instants pour voir où elle voulait en venir. Peut-être était-elle allée trop loin… Mais même s’il hésita, et cligna des yeux plusieurs fois, il finit par lui prendre la main et la serrer avec une délicatesse a laquelle elle ne s’attendait pas, et lui sourit.

« - Enchanté, Mademoiselle O’Seamus. Wade Sigurdr, même si je pense que je n’ai pas besoin de me présenter. ».

Il lui serrait la main, et Madeleine croisa son regard. Il dégageait véritablement une aura, très particulière. Un aura saisissante de calme et d'impassibilité impressionnante, comme s'il n'était pas de ce monde. Ou tout au moins, qu'il ne s'y mêlait pas. Il n'avait guère l'air à l'aise avec les autres lorsqu'elle l'avait entrevu à son arrivée. Il avait l'air de s'ennuyer et ne faisait guère d'efforts pour paraitre intéressé par ce qu'on lui racontait. Peut-être n'était-il pas très à l'aise avec les gens ? Pourtant, elle ne devait pas le fatiguer ou le vexer comme elle aurait pu le craindre. Non, au contraire, il lui souriait sincèrement, et chaleureusement. Même s’il paraissait… presque intimidé, soupirant comme s’il voulait masquer un essoufflement subit. Ou un excès de timidité pensa-t-elle.

« - Je… Je pourrais peut-être essayer pour un portrait, un de ces jours… Mais je ne vous garantie rien vous savez… ».

Madeleine lui sourit en retour, un peu timide, espérant ainsi le mettre à l'aise. Il lui semblait mal à l'aise, un peu inconfortable, avec un air intimidé, se frottant le menton en détournant le regard.

« - Je suis plus du genre… Hmm… Misanthrope, vous savez. Alors… Peindre quelqu’un… Enfin… Je pourrais toujours essayer. ».

Madeleine avait vu juste. Misanthrope... Comme beaucoup d'artistes, qui vivaient pour leur art, et par leur art. Il la fixa un instant, et se sentit passée aux rayon x, comme s'il espérait lire en elle. Que voyait-il et qu’en pensait-il ? Il devait surement se demander qui elle était, et d’où elle débarquait. Mais il ne semblait pas s'offusquer de ses commentaire et de sa suggestion, et Madeleine poussa sa chance, continuant dans le même sens, sans flatterie. Juste ce qu'elle pensait.

- Je serais ravie de voir le résultat, et je suis sure qu'il sera à la hauteur de vos autres toiles. Je pense aussi que cela pourrait faire décoller votre carrière, si ces choses vous intéressaient. Vous n'imaginez pas le nombre de personnes qui recherchent des portraits... ou des portraitistes.

Madeleine lui souriait toujours, d'un sourire doux, lui parlant d'une voix posée et calme. Elle ne se considérait pas comme une experte en art, bien que lorsque ses collègues avaient appris qu'elle avait fait ses études à Paris, et à l'Ecole du Louvre et qu'elle avait eu une certaine expérience aux Beaux Arts, ils la tenaient comme capable d'émettre un avis intéressant, et digne d'être écoutée. Les professeurs d'histoire de l'art pouvaient être un peu snob, pour certains...

- Après, ce n'est pas facile de trouver des modèles, surtout pour des essais qui sont souvent longs et contraignants pour des débutants. J’ai moi-même pour financer une partie de mes études posé aux Beaux Arts à Paris. Je ne suis plus vraiment dans le circuit ici à New York, mais peut-être pourrais-je en parler autour de moi…

Madeleine ouvrit son sac et en sortit une carte de visite qu’elle lui tendit. Ses coordonnées, son adresse de domicile, et l’adresse de son bureau –son placard…- à NYU y figuraient. Elle ne doutait pas en outre de trouver assez facilement des jeunes filles (les garçons étaient déjà minoritaires dans les filières artistiques, et elle doutait d'en trouver qui acceptent de poser pour un artiste...) dans ses cours, puisqu'il arrivait souvent à des étudiants en art de venir assister à ses cours sur l'art romain. En outre, elle connaissait suffisamment de professeurs enseignant l'art ou l'histoire de l'art parmi ses collègues qui seraient à même de faire passer l'information. Surtout que les élèves qui souhaitaient toujours commence rune expérience, n'exigeaient que rarement une compensation pécuniaire, d'autant plus appréciable que l'artiste devait se "faire la main" et donc voir le modèle assez souvent. Peut-être, avec beaucoup de chance, certains auraient déjà un peu d'expérience. En effet, il n'était guère facile lorsque l'on débutait de supporter des séances de pose avec un artiste qui lui aussi débutait. Madeleine avait vécu cela après un peu d'expérience et savait que ce n'était guère aisé.

- Si l’expérience vous tente, n’hésitez pas à me contacter. Je pourrais vous mettre en contact avec des étudiants en histoire de l’art, certains pourraient être intéressés. Même si pour commencer, il vous faudrait quelqu’un qui s’y connaisse un minimum, ne serait-ce que pour supporter le temps de pose.

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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyVen 20 Jan - 1:51

    Par toutes les divinités possibles et imaginables, que c’était dur ! Tellement dur ! Sa langue restait collée à son palais, ses dents restaient serrées, crispées. Il était crispé. Pour une fois que la compagnie d’une personne, qui plus est d’une femme, ne lui était pas désagréable, il réussissait à ne pas décocher un seul mot. Les poings serrés, tout comme sa mâchoire, il les desserra lentement pour finalement jouer avec le bas de sa chemise. S’occuper les mains, ne pas suffoquer, rester calme. Ce n’était qu’une personne après tout. Parfois, Wade se demandait ce que cela lui ferait s’il avait un pistolet braqué sur sa tempe. Il s’imaginait déglutir longuement, la salive lui éraflant la gorge comme s’il avalait un couteau, des gouttes de sueurs perlant sur son front et dégoulinant le long de ses joues. Un long frisson lui parcourut l’échine, c’était à la fois excitant et terrifiant. Wade voyait tout de même très mal Mademoiselle O’Seamus sortir un flingue de son sac et se la jouer à la Mrs Smith. Tant mieux pour lui : cela lui laissait le temps de continuer sa petite vie d’artiste tranquille, sans avoir peur d’être dégommé par Mademoiselle O’Seamus. De continuer à peindre et d’imaginer. Il sourit en coin ; l’image de la jeune femme en agent secret d’un quelconque pays, d’un quelconque organisme, lui inspirait plus un croquis, une esquisse rapide plutôt qu’un tableau, mais ça le faisait marrer. Quelque chose qui indiquait un mouvement, de la rapidité et de la souplesse. Il ne savait même pas si elle était sportive. Peut-être que sous cette robe se cachait des bourrelets ou même une maigreur certaine. Il n’en savait rien. C’était quand même intéressant d’imaginer une vie alternative pour les autres. D’habitude, lorsqu’il voyait quelqu’un, il lui inventait une vie encore plus misérable qu’il ne devait avoir. Mademoiselle Madeleine O’Seamus, agent secret. Tout cela semblait si exotique et tellement véridique.

    Wade était un grand enfant. On pourrait presque lui diagnostiquer le syndrome de Peter Pan tant il déteste grandir. Il refusait de s’assimiler à la masse de personnes qui grandissaient comme lui. Peut-être qu’en avançant avec des personnes comme Madeleine, il pourrait l’accepter et accepter le fait que les gens ne sont pas aussi pitoyables qu’ils en ont l’air.

    Beaucoup de personnes avaient confiance en son potentiel et en son talent, mais rares étaient celles qui lui donnaient un avis concret et de nouvelles idées. Aller voir ailleurs, chercher de nouvelles techniques, des détails qui pourraient révolutionner son art. Même si l’idée de dessiner quelqu’un le révulser presque, il aimait le fait que quelqu’un le bouscule un peu dans ses habitudes. Il avait, bien sur, apprit à dessiner l’anatomie humaine. Il avait aussi eu l’occasion de dessiner, de peindre des modèles. Mais il n’avait jamais cru qu’un jour, cela pourrait se produire de nouveau. Tremblant, il attrapa la carte de visite que la jeune femme lui avait tendue :

    « - Merci… Je… Je n’ai pas l’habitude, je dois dire… D’arpenter New-York à la recherche d’un modèle… Je préfère laisser ça aux Autres. ».

    Aux autres. Avec un grand A. Wade lut attentivement la carte de visite comme pour y imprimer les caractères, chaque caractère, en mémoire. Il leva les yeux vers Madeleine et la contempla de nouveau. Bordel, elle était parfaite pour commencer ; elle avait de l’expérience dans le domaine de la pose, elle n’avait pas posé n’importe où mais à Paris, elle était intelligente et de surcroit, magnifique. Elle était véritablement parfaite. S’il avait été du genre tactile, il lui aurait serré la main une nouvelle fois pour la remercier d’être tombé du ciel. Un cadeau des Dieux ? Il espérait juste qu’elle ne soit pas un cadeau empoisonné. Il se racla la gorge et prit son courage à deux mains, esquissant un demi-sourire nerveux :

    « - Hmm… Vous avez déjà posé, vous savez comment ça fonctionne. Le temps ne vous dérangera pas je suppose… Et comme vous l’avez dit, alors que moi-même je n’ai aucune expérience avec… Hmmm… Le corps humain… ».

    Wade se mordit l’intérieur de la joue en se maudissant d’avoir prononcé ces mots. Crétin. Il continua tout de même avec plus de difficulté :

    « - Je veux dire, ce serait plus simple si je commençais avec vous. Enfin, je veux dire, bien sur, vous seriez rémunérée. Je n’aime pas trop les gens, mais je ne suis pas un esclavagiste. ».

    Ahah. Une vanne pour essayer de faire passer tout ça. Effectivement, il aurait mieux fait de rester chez lui. Il serra entre ses doigts la carte de visite. Si elle refusait, il était définitivement foutu ; que ce soit avec la gente féminine, mais aussi avec les humains. Oh, ses intentions étaient pures, rien de bien dégueulasse en tête. Mais bordel, depuis combien de temps n’avait-il pas parlé à une femme ?
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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyVen 20 Jan - 19:51


Madeleine notait le trouble qui l'agitait. Il avait réussit à desserrer ses poings et triturait machinalement le bas de sa chemise. Le mettait-elle aussi mal à l'aise ? Par par rapport à ses commentaires, elle aurait pu le jurer. Peut-être d'une timidité maladive, surtout à propos des femmes, sa seule présence le mettait dans un tel état. Agité, perturbé, mal à l'aise. Madeleine se sentait presque gênée soudainement, et sentit ses joues rosir. Elle n'avait pas l'habitude de mettre les hommes mal à l'aise. Oh, bien sur, elle savait que nombre de ses collègues lui parlaient avec une intention derrière la tête, et il lui était arrivée de remarquer des hommes qui se tournaient à son passage. Mais contrairement à d'autres qui s'en seraient sentie gênées ou n'auraient guère apprécié, Madeleine sans aimer cela, s'en trouvait parfois rassurée et le prenait comme un compliment. Il fallait bien l'avouer, elle était plus souvent la bonne copine que la femme en tant que telle. Et elle se sentait souvent si quelconque, alors que personne ne la remarquait parfois. Elle pouvait s'en prendre à elle même, certes. Elle assistait au cours et les donnait dans la même tenue, ne portait que rarement des vêtements sexy, et lorsqu'elle portait des décolleté, c'était parce qu'il faisait trop chaud pour porter des cols roulés. Elle ne cherchait pas vraiment à se mettre en valeur dans sa vie de tous les jours. Peut-être cela expliquait pourquoi elle était toujours célibataire. Ça et le fait qu'elle ne sortait jamais pour fréquenter les lieux où elle pourrait rencontrer des gens de son âge.
Wade Sigurdr prit sa carte, visiblement toujours aussi troublé, et l'examina.

« - Merci… Je… Je n’ai pas l’habitude, je dois dire… D’arpenter New-York à la recherche d’un modèle… Je préfère laisser ça aux Autres. ».

Madeleine lui sourit amicalement, essayant de le détendre. Elle le comprenait tout à fait, et nombre d'artistes se réduisaient aux paysages par manque de temps ou d'envie d'aller démarcher des modèles s'ils n'en avaient pas un, était plus élevé que ce qu'on aurait pu imaginer.

- Oui, je suppose que ce ne doit pas être facile, et cela demande pas mal de temps, un temps que l'on ne peut pas toujours se permettre...

Mais elle n'était pas sure qu'il l'écoutait. Il la fixait, de bas en haut, et elle rougit de nouveau un instant avant de reprendre contenance. Elle le voyait hésiter avant de se lancer pour finalement oser quelques mots, qui semblaient difficiles pour lui à faire sortir. Il était vraiment particulier dans son genre, mais pas dans le mauvais sens. Madeleine avait croisé des artistes de ce genre là. Ceux qui se réfugiaient dans la peinture ou la sculpture, l'art en général, pour masquer et combler un manque terrible de confiance en eux, et une timidité maladive. Madeleine avait en général beaucoup de respect pour ces artistes, plus que pour les provocateurs du MoMA qu'il lui arrivait de croiser. Des gens simples, même s'il était souvent difficile de les approcher. Comme si se couper de ses semblables développait une sensibilité à nulle autre pareille.

« - Hmm… Vous avez déjà posé, vous savez comment ça fonctionne. Le temps ne vous dérangera pas je suppose… Et comme vous l’avez dit, alors que moi-même je n’ai aucune expérience avec… Hmmm… Le corps humain… ».

Il sembla soudainement honteux, gêné de ses paroles, alors que Madeleine, amusé de son expression toutefois ne voyait pas où il voulait en venir. Voulait-il lui proposer, à elle de poser en tant que modèle... ?

« - Je veux dire, ce serait plus simple si je commençais avec vous. Enfin, je veux dire, bien sur, vous seriez rémunérée. Je n’aime pas trop les gens, mais je ne suis pas un esclavagiste. ».

Madeleine rit tout doucement, en lui souriant. C'était donc là qu'il voulait en venir. Madeleine prit quelques secondes pour y réfléchir. Pourquoi pas ? Après tout, elle avait du temps, et elle appréciait beaucoup le travail de l'artiste. Elle avait lancé l'idée, pourquoi ne pas la porter jusqu'au bout ? Quand à la rémunération, ce n'était pas ce qui l’intéressait, son -petit, certes- salaire de professeur lui suffisait en plus de sa bourse. La galère des premières années semblait loin d'elle. Et puis, elle avait véritablement aimé poser comme modèle. Cela lui avait donné confiance en elle, l'avait fait prendre conscience de son corps et de n'en avoir aucune honte. Et l'exercice était en lui même gratifiant. Elle faisait naître quelque chose d'artistique. Poser pour quelqu'un, ou pour un groupe d'étudiants lui donnait l'impression de participer véritablement à quelque chose. Les poses imposé&es avaient souvent fait place à des poses libres où on lui demandait, à elle, de faire preuve de créativité. Et elle avait beaucoup aimé cela. Et pour avoir côtoyé nombre de modèles vivants, elle savait que tous en retiraient cet apport gratifiant.

- Et bien, j'ai lancé l'idée... Alors pourquoi pas. De plus, j'ai pas mal de temps libre en ce moment, autant en profiter. Je pense que l'on pourrait se voir pour déterminer ce que vous cherchez, sur quels points travailler

Madeleine réfléchit. Elle ne doutait pas qu'il faudrait plusieurs séances pour cerner ce qu'il désirait faire, et pour qu'il puisse se refaire la main sur ses notions de l'anatomie humaine. Une grosse séance serait certainement nécessaire pour voir ce qui lui conviendrait le mieux. Des portraits simples, des tableaux de nus artistiques, des portraits en extérieur... Cela ressemblait à un chantier colossal, mais elle était enthousiasmée. Elle avait participé à la genèse de plusieurs artistes, mais n'avait jamais été le modèle d'un artiste confirmé qui ne s'était jamais essayé au portrait. L'expérience ne pouvait être qu'enrichissante pour les deux, et il apprécierait certainement la petite expérience qu'elle avait.
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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptySam 21 Jan - 2:47

    Madeleine avait totalement raison : ce n'était pas facile. Ce n'était pas facile d'affronter le monde extérieur, de lui faire face, de voir à quel point il est laid, de voir qu'on ne peut même pas s'en dépêtrer. Déjà que sortir le rendait malade, que se mêler à des gens le rendait malade, alors aller vers les gens et leurs proposer de poser pour lui ? C’était hors de question. Oui, il n’avait sûrement pas le temps. Ce temps, il préférait le dépenser et le gaspiller en restant chez lui, à peindre ce qu’il aimait le plus. Il n’en avait certainement pas le temps, mais sûrement pas l’envie non plus. Il n’avait pas envie de regarder en bas, de voir que le monde n’avait rien à offrir, alors, il regardait le ciel et tout ce qu’il pouvait offrir comme astres, comme histoires incroyables. Les Hommes n’avaient pas grand-chose à raconter… Leur enveloppe ne parlait pas. Or, lorsque Madeleine, au moment même où elle avait commencé à parler, Wade eut envie de baisser les yeux pour une fois, des les baisser et de les poser sur elle, pour voir ce qu’elle avait à lui conter. Il se sentait plus que mal à l’aise, il se sentait même stupide, ignorant, insignifiant. Mais c’était beau. C’était bon. Il se sentit vivant. C’était donc ça, ce qu’il voyait parfois à la télé – les rares fois où il l’allumait – ce que les gens exprimaient lorsqu’ils rencontraient quelqu’un de bien ? Son cœur froid se réchauffa. Il se sentit comme chez lui, il se sentit de retour à Stockholm : il faisait froid dehors, mais il était bel et bien au chaud, près du feu de cheminée, les mains tendues au-dessus de la braise.

    Wade se sentait mal à l’aise, mais ce qu’il ne voulait pas, c’était la mettre dans l’embarras, elle. Il regrettait amèrement de lui avoir proposé de poser pour lui. Surtout lorsqu’un petit rire s’échapper de ses lèvres. Merde, elle se foutait de lui ? Non… Non… Il s’humecta les lèvres et déglutit, ne la quittant pas des yeux. Cela ne ressemblait absolument pas à un gloussement de moquerie. Un petit rire doux, empli de gaieté. Tout en elle respirait le bonheur et la gentillesse. Elle n’avait pas de mauvaises intentions – lui non plus d’ailleurs – et ses mots étaient réfléchis. Elle s’exprimait avec ce petit quelque chose qui hurlait à Wade de lui montrer qu’il n’était pas aussi incapable que ça avec les gens, qu’il n’était pas un cliché et qu’il pourrait s’améliorer.

    Lorsqu’elle accepta, malgré son rire qui le déconcerta un instant, il se sentit soulagé. Wade soupira longuement, comme si on venait de lui retirer un poids des épaules. Pour le moment, il ne se serait jamais vu aborder quelqu’un, peu importe s’il connaissait cette personne ou pas, pour poser. Madeleine était l’idéale. Parfaite. Mais sa perfection semblait être un sacré défi. L’ayant déjà assez détaillée de haut en bas, de bas en haut – s’il avait pu la contourner pour l’examiner sur tous les angles, il l’aurait fait – il pouvait ainsi dire que ce ne serait pas une partie de plaisir et que pour commencer, ce serait long. Très long. Il n’y avait qu’à voir la masse de ses cheveux ondulés redescendre sur ses épaules, le long de son échine. Ou encore ces petites tâches de rousseur sur le bout de son nez. Retranscrire tout ça, retranscrire un corps dans les moindres détails, ce ne sera sûrement pas évident. Tant pis ; il s’était lancé et elle avait accepté. S’il faisait marche arrière maintenant, là il paraitrait encore plus stupide qu’il ne devait l’être.

    Une nouvelle et grande inspiration. Puis il expira.

    « - Je suis ravi que vous acceptiez. Je me doute que ce ne pas une partie de plaisir… Je risque d’être long et très minutieux, même si ce ne sont que des croquis. ».

    Il marqua un pause avant de continuer, plus rapidement et agité :

    « - Et ne vous inquiétez vraiment pas pour votre rémunération ! Vous serez payée, bien payée ! ».

    Wade regarda autour de lui, légèrement paniqué. Mieux valait que tout cela reste secret, pour le moment. Il avait peur d’être harcelé et qu’on lui demande à tout bout de champ de faire ou refaire telle ou telle personne. Il joignit ses mains comme une prière, la tête légèrement penchée sur le côté, l’air un peu penaud, murmurant presque :

    « - Néanmoins, je tiens à ce que cela reste… Secret. Pour le moment. Vous le voulez bien ? ».

    Le peintre pinça les lèvres, sans la quitter des yeux. D’ailleurs, il ne l’avait pas beaucoup quittée des yeux. C’était rare qu’il ne détourne pas le regard tant la misère humain le débectait. Or avec cette jeune femme, qu’il ne connaissait pourtant pas, il était presque prêt à prendre un café avec elle pour établir un calendrier pour se mettre d’accord sur les dates qui arrangeraient Madeleine. Presque. Il jeta de nouveau un coup d’œil autour de lui puis regarda sa montre. Il commençait vraiment à se faire tard et à son grand désarroi, ils n’étaient pas seuls. Il y avait toujours quelques personnes qui trainaient dans la galerie à la recherche d’une autre connerie à sortir. Il leva de nouveau les yeux vers Madeleine. Il n’avait pas de carte de visite à lui donner. Il ne voyait pas l’utilité d’en faire. Généralement, il peignait et il exposait. Voilà tout. Parfois, très rarement, lorsqu’il acceptait surtout, c’était des demandes particulières et on le payait très cher. Il aurait voulu sortir le sourire Colgate qu’affichaient tous les hommes en tendant une carte de visite avec un numéro de téléphone, mais il se contenta de fouiller la poche de son pantalon. Peu importe le pantalon qu’il portait, le jean, il y avait toujours dans l’une des poches de quoi écrire. Et souvent un cutter ou un mètre. Mais cela, c’était une autre histoire…

    Wade en sortit un bout de papier et un crayon HB et y note à son tour son numéro de téléphone et le tendit à Madeleine :

    « - Si vous êtes libre, nous pourrions commencer à en parler dès demain. Je pense que plus vite nous avancerons, plus vite j’arrivais à une certaine technique… ».

    Plus vite cela serait fait et plus vite il pourrait en terminer avec les portraits. Ou plus vite il pourrait la revoir. Son cerveau se séparait en deux. Une partie lui disait calmement que ce n’était pas dans ses habitudes de « trainer » avec quelqu’un, et l’autre lui disait que c’était important, sinon, il finirait comme ces vieilles personnes aigries. Aigries et seules. Sans amis.
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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyLun 23 Jan - 0:52

« - Je suis ravi que vous acceptiez. Je me doute que ce ne pas une partie de plaisir… Je risque d’être long et très minutieux, même si ce ne sont que des croquis. Et ne vous inquiétez vraiment pas pour votre rémunération ! Vous serez payée, bien payée ! ».

Madeleine sourit, secouant doucement. Elle n'était pas intéressée par l'argent cette fois. Elle avait fait ça pour financer ses étude,s mais au final, elle se rendait compte qu'à la fin, l'argent n'était pas le motif principal. Elle qui n'avait jamais su dessiner correctement et artistiquement quoi que ce soit en dehors des dessins techniques que l'on exigeait d'elle en chantier, participer ainsi à créer de l'art l'enthousiasmait vraiment. Et cela s'avérait plus difficile qu'il n'y paraissait. Tenir une pose pendant dix ou quinze minutes ne posait pas de problème, mais il fallait très souvent soi même impulser le mouvement voulu, choisir la pose, avec un certain sens artistique. Quand aux poses longues, qui pouvaient aller jusqu'à 4 ou 5 heures d'affilées, bien que rares, elle demandaient de la concentration, et une véritable condition physique. Elle aimait cela pourtant. Chercher le beau geste, un geste suspendu de la main, une inclinaison de la tête, un port de buste. Madeleine avait adoré cela, même si les séances de nues s'était révélé au début assez déstabilisante. Mais elle ne versait pas dans le voyeurisme, et les élèves avaient un regard tellement professionnel qu'elle avait fini par s'y faire.

- On verra ça plus tard, ce n'est pas vraiment ce après quoi je cours, si cela peut vous rassurer.

Madeleine fronça à peine les sourcils, se demandant pourquoi soudainement, il regardait autour de lui, comme...paniqué. S'inquiétait-il qu'on le voit ainsi discuter avec elle, où qu'on l'entende lui proposer de poser pour lui ? Peut-être était-il inquiet, parce qu'il ne préférait pas que cela se sache au cas où finalement, il préférait abandonner l'idée et ne voulait décevoir personne, ou que personne ne lui mette de pression supplémentaire ? Il se retourna alors vers elle et d'un air tout penaud, joignant ses mains en un geste de prière lui demanda dans un murmure tel qu'elle dut prêter l'oreille pour l'entendre :

« - Néanmoins, je tiens à ce que cela reste… Secret. Pour le moment. Vous le voulez bien ? ».

Il se pinçait les lèvres et avait l'air si inquiet qu'elle puisse en parler qu'elle lui offrit un sourire pour le rassurer, et bien sur, agréa. Elle n'y voyait aucun inconvénient, il avait sans doute des inquiétudes, peut-être par rapport au fait qu'il n'aimerait pas décevoir si à la prochaine exposition il ne présentait pas de portrait ?

- Ne vous en faites pas, je garderais ça pour moi... et je n'y vois aucun problème...

Il se mit alors à fouiller dans les poches de son pantalon, pour y sortir un bout de papier et un crayon, pour y noter son numéro de téléphone avant de le lui tendre.

« - Si vous êtes libre, nous pourrions commencer à en parler dès demain. Je pense que plus vite nous avancerons, plus vite j’arrivais à une certaine technique… ».

Madeleine prit le papier qu'il lui tendait, et le glissa dans son porte carte, après l'avoir regardé, tentant de le mémoriser au cas où. Elle était tout à fait d'accord avec lui, il lui faudrait surement pas mal de temps pour d'un coté se réhabituer à représenter l'anatomie humaine, et de l'autre trouver ce qu'il voulait représenter, bien qu'elle supposait qu'il commencerait par des portraits en extérieur, lui qui savait si bien représenter la nature... Il n'empêche qu'il faudrait beaucoup de travail, avant même de commencer à songer à peindre un véritable tableau. Bien qu'il avait tout l'air d'un génie...

- Bien sur, le plus vite nous commencerons, le mieux ce sera. Demain je donne des cours à NYU, mais je finis à 14h. Je vous appellerais pour convenir d'un rendez vous, si vous voulez que l'on commence immédiatement, je prendrais votre adresse...

Madeleine regardait autour d'elle, les derniers visiteurs étaient en train de partir et la galerie fermait. Il devait être plus tard qu'elle ne l'imaginait. Intriguée, elle consulta sa montre, et ses yeux s'arrondirent au vu de l'heure. Elle n’habitait pas loin, et n'aurait aucun mal à attraper un métro. De plus, elle ne craignait guère les mauvaises rencontres, elle n'avait qu'une cinquantaine de mètres à faire jusque chez elle, son quartier était extrêmement tranquille, et le métro même à cette heure ci était encore presque bondé. Elle n'avait pas vu le temps passer, simplement, et ne s'attendait pas à une heure pareille.

- Je ferais mieux d'y aller... Je vous appelle demain en début d'après midi pour voir avec vous. J'ai hâte de commencer et de voir votre crayon et vos pinceaux à l’œuvre...

Madeleine lui offrit un sourire bienveillant, et une nouvelle poignée de main. Elle le pensait vraiment, elle avait véritablement hâte de le voir à l’œuvre. Et elle était finalement presque fière qu'il lui ait proposé d'être son modèle. Oh, bien sur, il avait du la choisir parce qu'elle était là, et qu'il avait l'air terriblement timide, et que puisqu'il avait réussit à lui parler, autant en profiter. Mais cela n'empêchait, elle avait l'impression de participer à quelque chose. Oh, il ne révolutionnerait peut-être pas la peinture, mais ce n'était de toute façon pas ce que Madeleine recherchait. Elle voulait participer à quelque chose d'autre, de cesser d'être enfermée à l'intérieur alternant entre la grande bibliothèque, la bibliothèque de NYU ou celle de Marshall, et les musées où elle passait des heures à relever des points insignifiants aux yeux de tous sauf d'elle. Et puis, faire partie de quelque chose en évolution. Sortir des catalogues de musées. Elle allait vivre l'art, et c'était une perspective absolument excitante. Et cela lui rappellerait de bons souvenirs de l'époque où elle posait aux Beaux Arts, des souvenirs des artistes qu'elle avait fréquenté, et dont elle gardait aujourd’hui avec la distance de doux souvenirs. Tout semble plus doux à Paris lorsque la ville fait de son mieux pour panser les blessures du cœur et où chaque recoin n'attend qu'un homme pour vous offrir une fleur...

- Bonne soirée et à demain alors, Mr Sigurdr.

Madeleine lui serra doucement la main, et après un sourire, sortit calmement de la galerie, avec l'impression que cette soirée n'était que le commencement d'une histoire dont elle se réjouissait d'avance de voir le résultat. Et toc Dr Wayne, qui avait dit qu'elle ne sortait pas assez, et qu'elle ne connaissait personne sur New York, qu'elle n'avait aucun projet en dehors de sa thèse...

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MessageSujet: Re: Something New | Wade & Madeleine   Something New | Wade & Madeleine EmptyMer 25 Jan - 5:00

    Lorsqu’il lui tendit le morceau de papier, Wade crut que leurs doigts allaient s’effleurer. L’espace d’un instant, il y crut. Bien entendu, il n’avait rien fait pour frôler ses doigts, il lui avait juste donnée le papier. Il avait observé le papier passer d’une main à l’autre avec une infinie finesse et délicatesse. Pourtant, la scène n’avait pas duré plus de deux secondes. Elle le glissa dans son portefeuille, mais avant, elle contempla avec attention et minutie le numéro affiché. Il avança la tête, la contemplant elle. Était-elle en train de le mémoriser ? Au cas où elle le perdrait ? Elle était vraiment vraiment sincère ? Il inspira profondément, répriment un sourire enthousiasmé. Elle releva la tête, leur regard se croisa. Non, ce n’était définitivement pas possible. Wade, arrête. Arrête tout, tu es ridicule. Tu es ridicule et ce n’est pas dans tes habitudes. D’habitude, tu ne regardes pas les gens. Car ils sont insignifiants. D’habitude, tu ne t’intéresses pas aux gens. Car ils n’ont rien de particulier à dire. D’habitude, tu restes dans ton coin à te morfondre. Car c’est la seule chose que tu es capable de faire. Dans ces cas-là, la peinture ne comptait pas. Tu étais doué, tellement doué à peindre. Mais tu l’étais encore plus à pleurnicher sur ton triste sort d’homme blasé. Voilà que Wade se mit légèrement à trembler. Tout son corps frissonnait. Une ombre grattait à l’intérieur de son esprit le mur qui séparait ce qu’il était et ce qu’il voulait devenir. Car cette ombre, cette putain d’ombre savait que s’il se laissait submerger, l’avenir ne gagnerait pas. Seule la nostalgie survivra.

    Que l’ombre gratte tant qu’elle le peut, il n’en avait rien à foutre. Wade resta suspendu aux lèvres de Mademoiselle O’Seamus. Elle l’appellerait… Non. Il le ferait avant. C’était certain. De toute façon, ce serait à lui de faire le premier pas, vu que c’était lui qui lui en avait fait la demande. Une demande qu’elle avait acceptée pour le plus grand bonheur de l’artiste. Mais il était l’heure de partir. Que ce soit pour elle, pour lui ou pour tous les vautours qui se trouvaient encore dans la galerie.

    Un énième sourire et une deuxième poignée de main qu’il apprécia davantage que la précédente. Cette fois, il avait pu effleurer, toucher ses doigts, sa main. Une main qu’il prendrait plaisir à dessiner le lendemain, il en était certain. Le suédois déglutit et la salua à son tour :

    « - Hmmm, oui, vous de même, à demain Mademoiselle O’Seamus. ».

    Madeleine lui lança un dernier regard, un dernier sourire avant de s’éclipser et de se faufiler en dehors de la galerie. Il leva les yeux au ciel et se sentit de nouveau désemparé : il n’était pas du tout gentleman. Une jeune femme, habillée de la sorte, sortant dans les rues New-Yorkaises, à une heure pareille ? Il aurait pu au moins lui proposer de la raccompagner, ne serait-ce que jusqu’à l’entrée du métro. Il passa une main dans ses cheveux en se maudissant. Sa petite voix intérieure ricanait. Oh, je te reconnais bien là, Wade. Après tout, l’altruisme n’a jamais été ton fort, n’est-ce pas ?

    Wade fit un tour sur lui-même, scrutant la grande salle des yeux pour voir s’il y avait encore du monde. Il ne restait plus que lui et son gentil mécène qui finit par s’approcher de lui :

    « - Ah bah tu vois que tu peux parler aux gens un peu ! Et t’as vu ce que c’était ! Je t’ai vu prendre son numéro, petit veinard ! ».

    Gabriel Marioty lui donna un coup de coude dans le bras en lui faisant un clin d’œil. Cet homme, de cinq ans son cadet, avait tout du riche playboy. Bien sur, il n’avait jamais travaillé de sa vie ; papa et maman étant toujours là pour subvenir à ses besoins. Même si, de toutes les personnes qui peuplaient se monde, Wade détestait le plus ce genre de mecs, il devait avouer qu’il lui devait une fière chandelle. Grâce à lui, il avait réussi à se faire un nom dans la ville. Gabriel se considérait plus comme l’ami de Wade plutôt qu’un employeur. La réciproque par contre n’était pas vraie du tout. Le peintre jeta un bref regard à son interlocuteur avant de marmonner un « mouais » las et fatigué. Après quelques paroles échangées, Wade sortit de la galerie. Enfin ! Ô nuit fraiche ! Dommage que la ville soit bien trop polluée pour voir les étoiles. Il y avait au moins la Lune pour le guider. Il sourit de nouveau. Il avait bien trop sourit aujourd’hui… Les rides le guettaient.

    D’un pas lent, il marcha jusqu’à chez lui. Il ne mettrait pas longtemps avant de rentrer. Il aurait très bien pu prendre le métro, lui aussi, mais marcher, marcher alors que l’air était si frais et que les rues commençaient à se faire désertes, c’était un vrai délice. Il déboutonna le premier bouton de sa chemise en soupirant, avant de remettre les mains dans les poches de son pantalon.



    Lorsqu’il regagna enfin son appartement, Wade ne put se résoudre à dormir. Il était trop « tôt ». Il retroussa les manches de sa chemise blanche. Il n’avait qu’une hâte, faire ce que son esprit lui hurlait depuis le début de la soirée : rentrer chez lui et peindre. Peindre le sourire de la demoiselle aux tâches de rousseur.





[ Terminé ].
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