Comment ne pas parler du dernier évènement Indianesque sur un forum d'aventuriers? Je remédie à ce problème en vous pondant là maintenant tout de suite un méga roman à la sauce Game One, un peu. Remarque, ça peut être sympa d'être testeur de jeux vidéos...
Eh oui. Après 9 mois d'attente interminable, finalement, je suis entrée en possession du jeu même qui a fait que j'ai pris la décision d'investir dans une wii:
Indiana Jones and the Staff of Kings (ou en français
Indiana Jones et le bâton des Rois mais ça le fait franchement moins).
C'était ça ou Guitar Hero, et puis finalement mes premières amours m'ont poussé à le saisir avidement alors qu'il me regardait sous son chapeau sur un rayon d'Auchan.
Alors voilà. Deux jours, 9 heures de jeu, un œil au beurre-noir, tellement de courbatures aux bras que faire le moindre mouvement m'arrache un gémissement de douleur, un tee-shirt trempé de sueur et une conjonctivite aiguë plus tard, les premières notes de la
Raiders' March [♪] résonnaient dans ma chambre alors que le générique de fin défilait sur l'écran noir.
J'ai choisi le mode
"normal". Déjà parce que le mode
"facile" était pas disponible sous cette configuration, mais aussi par amour du défi. Parce-que j'avais peur de finir le jeu trop vite. Peine perdue.
Quand même, mon pauvre Indy a dû mourir une centaine de fois de façons horribles: une quinzaine d'écrabouillements, une demi-douzaine de noyades, une bonne cinquantaine de chutes, une poignée de balles dans la tête, quelques broyages sous les pattes d'un éléphant, deux bonnes dizaines de plaquages contre un mur trop violemment, de décapitations, d'écartèlements, de bouffages par un jaguar, un tigre, un ours, une nuée d'araignée... J'en passe et des meilleures.
Mais oui, ce jeu est difficile. Et c'est bien connu, plus c'est dur, plus ça attire. Oui oui. Hum.
Le premier aspect du jeu est assez décevant. Les graphismes des personnages ne sont pas très réalistes [₪]
(à l'inverse des décors qui sont absolument somptueux [₪]) et la voix française d'Indy donne envie de se coller deux doigts dans le fond du palais. Mais, bon. On l'a attendu longtemps, alors, on l'apprécie quand même.
Un peu comme la soupe au pistou quand on a pas mangé depuis deux jours.Mais ensuite, on est plongé dans l'action d'un seul coup. Ça pète dans tous les coins. Du nazi en veux-tu en voilà, de quoi s'échauffer le fouet et les poings
(de préférence pas dans sa propre figure comme je l'ai fait) et se défouler à volonté.
Il se présente sous forme de jeu à la troisième personne [₪]
(avec vue sur le postérieur d'Indy du début à la fin :P) à sauvegardes automatiques par points de contrôle. Au début, cet aspect là m'avait un peu rebutée, mais les morts inattendues sont tellement fréquentes qu'au final on est bien content de revenir là. Quelques petits bugs de caméra, notamment sur les corniches qu'on doit traverser collé au mur, mais rien de bien gênant, au final.
Ce jeu présente quatre types de niveau:
• Le premier type, le plus défoulant, est celui de la baston de base [₪]. Tout est bon pour taper un nazi. Du simple bout de bois au plus subtil extincteur [₪]
(attention au retour de "flamme" cependant, ces saloperies vous vident la barre de vie en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire) en passant par la pierre parterre et quand on a vraiment rien d'autre, des bouts d'armures qui trainent. Mais bien évidemment, le plus agréable reste l'utilisation des poings, et le plus classe, celle du fouet. Attention cependant à ne pas trop vous immerger dans ce type de niveau, vous finirez par pratiquer le masochisme involontaire.
• Le deuxième type, le plus rageant, est le type FPS [₪]
(ou presque) genre call of duty mais avec moins de suspense. Vous êtes derrière une caisse, un mur, un tuyau, n'importe quoi, et les méchants vous tirent dessus
(de préférence des nazis avec, au choix, des gros fusils qui font du dégât ou des petits pistolets très précis). Vous vous mettez à couvert, vous rechargez
(pratique le Webley 6 coups rechargeable à volonté), vous vous mettez à découvert, vous tirez, vous tuez, vous êtes tué, vous recommencez. Attention, l'abus de ce genre de niveau nuit gravement à l'intégrité de la touche B de votre WiiMote.
• Le troisième type, le plus intéressant, et selon moi le plus fidèle à l'ambiance des films, se passe généralement dans un temple oublié au fin fond d'un pays exotique
(attention exotique ne veut pas forcément dire chaud). La plupart du temps, on ne croise pas un seul ennemi humain dans ce genre de niveau. Ils reprennent beaucoup les configurations LaraCroftiennes
(je saute, je grimpe, je saute, je grimpe, je saute, je franchis des gouffres, je saute, je meurs, je revis, etc) mais en intégrant parfaitement l'usage du fouet qui peut s'avérer extrêmement utile face à une corniche trop haute ou un mistral trop violent.
Je sais pas le nom du vent qui souffle au Népal. Bref. Pour passer chaque sous-niveau, il faut résoudre une énigme. Elle peut être énoncée à haute voix par le bel explorateur ou écrite plus ou moins explicitement. Plutôt moins, en fait. Souvent mortelles en cas d'échec, ces énigmes vous apprendront la réflexion, la logique et le self-control-de-pas-exploser-sa-wiimote-parterre-parce-que-si-cette-putain-de-statue-doit-pas-aller-ici-je-vois-vraiment-pas-où-elle-doit-aller.
• Et enfin, le quatrième type, et de très loin le plus amusant, se trouve souvent en fin de niveau. Il consiste à utiliser votre wiimote tantôt comme un manche d'avion, tantôt comme une bride d'éléphant ou encore comme un guidon de moto. Ce sont souvent les passages les plus difficiles à terminer car ils demandent une grande attention et surtout un temps de réaction très court. Mais ils apportent une grande satisfaction quand on en vient à bout. Non, le capteur ne reconnait pas quand vous effectuez la danse du tapis en fin de niveau, vous pouvez vous faire plaisir pendant la cinématique.
Et voilà. On en arrive au plus important, ce qui fait qu'un Indiana Jones est un Indiana Jones: Le scénario. Alors oui, bon, hum. En 6 niveaux, on a pas vraiment trop le temps d'installer une vraie histoire, qui fait cogiter tout ça tout ça. Le joueur se contente de résoudre les énigmes pour se sortir des temples piégés, et Indy lui, ben il résout l'affaire entière. C'est un peu frustrant, parfois, qu'on ne nous laisse pas le temps d'apprécier ou de réfléchir sur un élément clé, mais au final, c'est un jeu, pas un film.
Alors oui.
Indiana Jones and the Staff of Kings est un bon jeu. Un jeu même excellent, mais qui laisse un peu sur sa faim. Malgré des décors absolument époustouflants, des sons plus que réalistes et une qualité de jeu assez impressionnante, 6 niveaux, c'est court.
Par contre, le petit-grand-énorme plus: il suffit de fouiller un peu dans les bonus pour tomber sur un pur chef-d'œuvre, j'ai nommé
Indiana Jones and the Fate of Atlantis [₪], qui est disponible exactement comme dans sa version originale de 1992 sur PC et qui est un petit bijou de jeu vidéo 2D [₪]. Et en version intégrale, mesdames et messieurs.
Et rien que pour ça,
Indiana Jones and the Staff of Kings vaut largement ses 57€ et des poussières.
Et vous? Vous avez envie de le tester? Vous l'avez testé? Vous l'avez acheté? Vous l'avez commencé? Fini? Aimé? Adoré? Détesté? Trouvé nul, génial, novateur, trop Tomb-Raider-Style? Faites donc part de votre avis!